Faeris : Le Royaume des Duels
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AronGomu
AronGomu
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[Fic] L'inexistence - Page 4 Empty Re: [Fic] L'inexistence

Mer 1 Nov - 18:14
Chapitre 09 : Rage

La brise marine s’intensifia et les cheveux de chacun s’animaient avec ardeur. Mais ceux de Farvel se démarquaient avec style. Celui-ci qui était encore assis sur la falaise, se leva avec lenteur et se retourna lentement. Ses yeux étaient emplis d’une forte lueur bleutée, jamais vu auparavant. Au contact de son regard, le vent redoubla d’intensité. Farvel, ainsi entièrement redressé, toisa les filles d’un nouveau regard hautain, le sourire absent.
-Farvel ! S’écria Laura le son à moitié étouffé par le sifflement du vent. Qu’est que tu as fait à Nagisa !?
Sa tête se pencha légèrement, le regard perçant.
-Nagisa ?
Dans l’adversité de la tempête, Laura s’avança vers Farvel.
-Oui ! Je parle bien de Nagisa espèce d’kappaé ! QU’EST-CE QUE TU LUI AS FAIS !? Hurla-t-elle.
Laura se planta à quelques centimètres de Farvel, le fixant durement. Il ne laissa pas intimider et continua de toiser Laura de son air supérieur.
-Nagisa… Nagisa… dit-il avec un faux air de réflexion. Ah ! Elle !
Laura attrapa Farvel au col de sa chemise.
-PARLE !
Farvel eut un rictus mauvais et cela déstabilisa Laura. C’était la première fois qu’un sourire avait apparu sur le visage de Farvel. Elle relâcha un peu la tension qu’elle exerçait sur son col.
-Eh bien… Je suppose qu’elle est morte alors. Non ? Dit-il sur un ton sadique.
-FARVEL ! reprit Laura en le soulevant presque. C’est toi qui a…
-Bien sûr ! Qui veux-tu que ce soit ? répondit Farvel avec dédain.
-Tu…
-Je l’ai tué. M’enfin, ce n’est pas un drame après tout… Puisque…
Laura souleva entièrement Farvel. Des larmes de colères et de tristesses s’écoulèrent sur son visage.
-POURQUOI  !? Hurla-t-elle.
Farvel tenta de répondre mais Laura renforça sa poigne et essaya de le jeter à terre. Farvel se défendit, et de sa paume de main, il projeta Laura à une dizaine de mètres. Il fut repoussé en arrière et il tomba de la falaise plongeant directement vers la mer. Saya d’abord choqué, courut ensuite vers Laura avec hâte.
-Laura ! Ça va ?
Une rapide inspection lui montra que ce n’était pas le cas. Laura était peut-être une fille forte, mais elle restait humaine et son impact sur le sol et les différents chocs l’avaient écorchés. Bleus et hématomes apparaissaient à divers endroit. Malgré cela, elle reprit ses esprits rapidement et tenta de se lever.
-Far… vel… Où est-il ?...
-Calme-toi Laura, doucement, arrête de t’agiter. Tu as pris un violent traumatisme, répondit Saya en la retenant allongé.
-Mais…
-Il est tombé derrière la falaise, promet moi de rester là et je vais…
-Non… Il va revenir.
-Mais Laura ? Tu crois qu’il…
-S’il m’a propulsé jusqu’ici, c’est qu’il cache une puissance… surhumaine…
-Il faut que je vérifie tout de même. Promet moi de ne pas te faire du mal. Je reviens tout de suite.
-Saya…

Saya se leva et se dirigea vers la falaise avec prudence. Elle entendait un bruit. Une sorte de sifflement du vent qui venait de l’océan, derrière la falaise. Plus elle s’approchait, plus le sifflement était fort. Tout à coup Farvel apparut, chevauchant le mistral. Il lévita à une dizaine de mètres au-dessus de Nagisa et toisa à nouveau les deux filles. Saya devina que c’était une concentration d’air projeté sur le corps de Farvel qui le maintenait en l’air, on pouvait le deviner à la friction intense de l’air sur ses vêtements. Son expression psychotique était indescriptible. Un mélange de tristesse et de haine se lisait clairement sur le visage de Farvel.
Saya recula de quelques pas, laissant le temps et l’espace à Farvel d’atterrir doucement sur le bord de la falaise.
-Tu… tu as… ce genre de pouvoirs ? Balbutia Saya.
-Il faut croire.
-Farv… s’étrangla Laura en essayant de se lever. Toi !
-Moi.
Laura à genoux, tenta de se lever mais une douleur soudaine dans la jambe la fit vaciller et tomber. Saya retourna vers Laura et l’aida à se relever. Laura à moitié sur l’épaule de Saya, reprit :
-Explique-toi Farvel ! A quoi ça rime ?
-J’ai essayé avant que tu n’essaie de me jeter, imbécile. Maintenant que tu me laisse tranquille, je vais pouvoir te le dire.
Laura serra les dents.
-Pour détailler un peu ma déclaration, je dirais plutôt qu’elle s’est tué elle-même, expliqua Farvel.
-Comment !?
-Laura… calme-toi.
-C’est un peu comme sauter devant une voiture. Elle l’a provoqué. Elle n’aurait pas dû essayer de me parler. Pas sur ce ton.
-Arrête avec tes conneries ! Répondit Laura. A aucun moment elle pouvait savoir que tu la tuerais ! N’essaye pas de déporter la faute sur elle !
-Ah bon ? Je pensais pourtant que vous aviez mesuré les risques avant de m’inclure dans votre club merdique. Je suis trompé ? Peu importe. Elle m’a provoqué et voilà le résultat. Je ne voulais pas vraiment y arriver là, voyez-vous. Ce n’est pas très drôle de tuer. Mais bon, vous étiez vraiment insistant. Une nuisance insupportable. Je n’allais pas me déplacer autre part. C’est déjà assez compliqué de s’installer à un endroit. Donc, j’ai pris la généreuse décision de vous effacer de l’existence.
-Comme si tu pouvais faire ce qu’il te chante, rétorqua Saya. Tu es tombé sur les mauvaises personnes. Tu ne tueras personne.
-Tu veux que personne d’autres ne meurs ? C’est simple, je vous laisse deux choix. Le premier, c’est que vous partiez loin de cette ville et que vous ne reveniez jamais. Vous acceptez la mort de votre amie et vous m’oubliez. Le second choix, c’est que je vous tue ici même. Je vous avoue que j’ai une préférence pour le deuxième choix. Ce sera bien plus simple pour nous tous…
-Arrête de te foutre de notre gueule ! le coupa Laura en sortant Trishula de sa boite à deck.
La carte s’illumina et un énorme rayon de lumière engloutit les lieux. Quelques secondes plus tard, la fusion de Laura et Trishula balaya toutes lumières et elle se jeta sur Farvel. Farvel qui ne semblait pas avoir été affecté plus que ça par la lumière réagit vite et se propulsa dans les airs. Laura le suivit et tenta de donner un coup de griffe mais il esquiva agilement en se déportant sur le côté. Laura, dans une terrible rage, enchaina les coups.
Saya qui regardait le combat, impuissante, sentait des bourrasques d’air gifler son visage à chaque coup. Elle entendit des cris derrière elle et se retourna. Elle vit Darksky accourant et essoufflé.
-Qu’est-ce qu’il se passe ici ? C’est quoi ce bordel avec les lumières ?
-Regarde en haut.
En tournant le regard, le visage de Darksky se décomposa.
-Oh merde… C’est quoi ça ?...
-Tout… tout est la faute de Farvel, expliqua Saya.
-Attends, c’est vraiment lui qui a mis Nagisa dans son état ?
-Oui. Il a avoué l’avoir… tué. Et il a des pouvoirs étranges qui lui permettent de faire ce qu’il fait là. Laura a fusionné avec Trishula, d’où la lumière et le combat maintenant.
-Quoi ?! Mais on avait dit qu’on ne devait recourir à ça qu’en cas d’extrême urgence !
-Il veut tous nous tuer, Darky.
Darksky resta sans voix.
-Il a dit qu’il en avait marre de nous et qu’il voulait nous tuer. Il s’est passé un truc entre Nagisa et lui et maintenant… Il nous avait aussi proposé de partir loin et de ne jamais revenir le voir mais…

-Arrête de réfléchir. Il faut aider Laura là ! Elle se bat pour nous !
-Oui !
-C’est quoi ses pouvoirs ?
-Il semble contrôler l’air.
-Seulement ?
-Qu’est-ce que j’en sais moi ? Il lévite grâce à la pression qu’exerce l’air sur lui.
-Un peu comme la télékinésie.
-Euh… oui…
-Alors, ça pourrait expliquer beaucoup de choses… Rhaa on n’a pas le temps pour ça, allons…
Alors qu’il se retournait pour voir le combat. Il vit Laura percuter le sol à quelque mètre de lui. Il se précipita vers elle et la retourna pour voir une plaie béante de l’épaule au bas du ventre. Le sang qui avait jailli s’était immédiatement cristallisé en une magnifique glace bleuté. Il n’arriva même pas à prononcer son nom et se contenta de regarder d’un air interdit.

Saya, surprise également par le retombé aussi rapide de Laura, avait laissé Darksky aller vers Laura. Elle tourna le regard vers les cieux, cherchant Farvel mais elle ne vit personne. Elle entendit un sifflement sourd derrière elle et alors qu’elle se retourna, elle sentit un objet froid parcourir sa peau. Soudainement, une intense douleur dans le dos la paralysa. Du sang tachait ses mains. Toute son énergie la quitta.
-C’est un adieu que j’espère éternel, souffla une voix dans son oreille.
Et elle tomba, sans vie.
Darksky entendit le bruit d’un corps tomber et vit Saya gisant sur le sol, une entaille rouge balafrant tout son dos et Farvel se tenant devant, neutre. Lorsque son regard croisa celui de Darksky, son visage prit un air triste. Il s’avança de quelques pas vers Darksky, laissant pendre son bras ensanglanté le long de son corps. Une soudaine peur viscérale envahit l’esprit de Darksky. Il commença à trembler de tous ses membres.
-Sa… Sa… Saya ! Far…
-Ah désolé, Darksky. Je ne voulais pas te traumatiser comme ça mais déjà qu’il n’y a rien d’amusant à tuer des gens, j’aime autant mettre un peu de couleur et d’action. Regarde-moi ce bras, magnifique n’est-ce pas ?
La voix de Farvel semblait presque joyeuse à présent. Un sourire sincère tranchait son visage.
-Pourquoi tu… tu l’as tué ? Tu n’en avais pas besoin !
Tout le corps de Darksky était à présent secoué de violentes secousses.
-J’ai comme une sensation de déjà vu, soupira Farvel. Je vais simplement répondre que tu n’avais pas besoin de me parler. Nagisa non plus. Mais il fallait que vous le fassiez. Alors bon. Des fois, il ne faut pas chercher un sens.
Ce que comprendra plus tard Darksky, c’est que l’élément le plus effrayant dans la scène. Ce n’était pas la mort arbitraire et violente de Saya mais plus plutôt la sincérité et l’authenticité qui se dégageait de la voix de Farvel. C’était comme si son âme, libéré de toutes contraintes, s’exprimait de la plus pure des manières. Libre. Ce changement radical chez Farvel le prit de court et il ne savait plus quoi penser, ni quoi faire. Il était paralysé mentalement et physiquement.
-Je sais que c’est triste en effet. Deux des personnes avec lesquels tu avais de forts liens ne sont plus et ta bien-aimée est sur le seuil de la mort. Regarde-la agoniser.
Darksky se retourna et vit la glace sortant de sa blessure se fissurer lentement.
-Ahlala… sourit Farvel. Mais ça fait du bien. Un bien fou ! J’aurais dû le faire bien avant. Maintenant… Il ne reste plus que toi ici.
Darksky déglutit.
-Mais bon… Je n’ai pas vraiment envie d’en finir maintenant avec toi.  Il y a encore des choses qui me sont confuses.
Farvel s’avança jusqu’à être juste devant Darksky. Il s’accroupit et plongea son regard dans la confusion de l’iris du ciel noir.
-Tu vas devoir m’expliquer des choses, mon ami. Beaucoup de choses.
Farvel se releva et tourna dos à Darksky et Laura en direction de la ville.
-Rejoins-moi ce soir à dans l’église de la ville. Celle à côté du lycée.
-Ou… Ou pars-tu ? Réussit à dire Darksky entre deux claquements.
-C’est évident. Finir le travail. Sur ce, je te laisse pour tes derniers instants avec ta belle. A ce soir.
Une violente bourrasque balaya un nuage de poussières et de saletés. Darksky dut couvrir Laura pour la protéger et lorsque le vent s’arrêta, Farvel avait disparu. « Finir le travail ». Ces mots de Farvel résonnèrent dans son esprit. Marie et Miyako étaient en dangers ! Il devait partir les…
Une main agrippa son t-shirt. Laura ouvrait péniblement les yeux.
-Darky…
-Laura ! Ça va ?
Les iris vacillants de Laura se dirigèrent vers Darksky. Elle articula lentement des mots.
-Bien sur… que non… Je vais mourir…
-Non ! Tu ne peux pas dire ça ! Ça va aller !
-Tu te rappelles… quand je vous parlais du… cygne noir ?
La glace avait continuait de se fissurer et quelques morceaux se cassaient déjà.
-Arrête de bouger Laura, reste comme ça ! J’appelle une ambulance ! dit-il en sortant son portable.
Alors qu’il composait le numéro et amena son téléphone à l’oreille, la main de Laura baissa le bras de Darksky.
-Tss… tss… Ne les appelle pas maintenant…
-Mais...
-Ne gâche pas notre… dernier moment ensemble…
-Laura…
-Ah… Seul un idiot comme toi… pourrait ne pas comprendre ça…
-Pourquoi tu te résignes comme ça ? Tu vis encore ! Je vis encore ! Ce n’est pas fini ! On a déjà eu plein de situations comme ça non ?
-Non… je ne crois pas… Saya est morte aussi non ?
Une larme coula de l’œil de Darksky.
-Laura… pourquoi ?
-Tu vois ?... Nous avons fait une erreur fatale et nous voilà punis…
Laura toussa violement et cracha quelques gerbes de sang. La glace tout autour de son corps se brisa et disparut pour laisser place au corps frêle de Laura. Trishula n’était plus. Le sang se remit à couler. Darksky la prit dans ses bras et essaye de calmer ses secousses. Elle rouvrit les yeux.
-Mourir agonisante dans tes bras… Voilà une idée à laquelle je n’avais pas pensé… Pourtant… ce n’est pas si déplaisant… Oh, ne me regarde pas avec cet air là… Comprends qu’il y a une fin pour tout…
-Comment peux-tu être aussi apaisé de ta propre mort ?
- Peut-être parce que je suis faible ?… Peut-être parce que j’accepte trop facilement les fait ?... Ou peut-être… parce que je suis avec toi ...
-Laura…
-Dit Darksky…
-Oui ?
-Est-ce que tu pourrais m’accorder… un dernier souhait ?
-Laura… Je…
-Embrasse-moi.
Darksky regarda Laura et lentement, ses lèvres se posèrent sur celle de Laura. Un mélange de chaleur et de froideur se mélange dans cet échange d’émotion intense. Pendant quelques instants, le temps s’était stoppé. Que ce soit le chant des oiseaux, le grondement des voitures, le roulis de la vague sur le sable ou le son des gouttes de sang éclatant dans l’étang pourpre. Toutes notions d’extérieurs avaient disparu et c’est la pensée brulante de l’amour seule qui agissait ici. Mais comme toutes choses ayant une fin, ce baiser se stoppa également. Les bras retombèrent inanimés et les yeux de la belle perdirent leurs éclats. La vision se brouilla. Après les larmes, il se leva. Elle était partie. Il se retourna et vit un autre corps plongé dans son océan rubis. Un gouffre avait aspiré son âme.

Après avoir déplacé les deux corps au pied d’un arbre et avoir appelé l’ambulance. Il regarda au loin et pensa à Farvel, Marie et Miyako. Il devait se dépêcher et empêcher les autres de tomber. Ça ne pouvait pas se finir comme ça. Alors il s’avança dans le bois et partit vers la cité. Bien décidé de mettre un terme à la cause de sa souffrance.


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Bloody Maiden
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Mer 1 Nov - 19:21
Farvel m'a un peu fait penser à Michael Myers dans Halloween de John Carpenter ... l'image du type très peu sensible qui répand le Mal et la mort un peu partout, SURTOUT dans son entourage familial. Par contre ... par contre, le fait qu'il est capable de léviter me rend perplexe.
J'approuve la mise en scène sur la mort de Nagisa par rapport à celles de Laura et Saya.

Question action, bah ... deux morts et un esprit broken, en attente de plus ... Tu donnes une dimension slasher à cette fic ? Si c'est le cas, j'imagine que le reste du groupe finira par être décimé, sauf un (probablement Darksky) qui, dans un ultime effort dans la lutte contre le grand méchant Farvel, finira par le tuer ...
La "lutte finale" dans l'église ? Hmm ... ça me rappelle quelque chose.
La mort de Saya est quand même largement plus classe que celle de Laura, avec un Darksky impuissant à côté ...
Par contre, l'inévitable mais assez sympa "scène de l'adieu" avec le baiser, bon, c'est bateau mais ça passe.

Mon ressentiment général sur le chapitre : c'est un peu les fins de films US, donc le moment où les gens se réveillent et se rendent compte que c'est bientôt la fin. Y a juste à espérer que cette fin sera bonne.


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Jeu 2 Nov - 19:31
eh, t'es au courant que tu viens de tuer un perso immortel en la personne de nagisa? :3
tu comptes tuer tous mes persos aussi ou bien...? x)
AronGomu
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Jeu 2 Nov - 22:01
Mais non, je vais pas tous les tuer xD

Wait...

Et à propos de Nagisa, mon histoire n'est pas canon. Je fais ce que je veux x'(


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Sam 4 Nov - 13:22
pour l'instant tu es bien parti pour tous les tuer vu qu'il ne reste plus que miyako et marie, ca fait pas beaucoup :3
AronGomu
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Jeu 30 Nov - 18:31
Chapitre 10 : Suspension

Miyako avait reçu le long sms de Darksky et son cœur lui avait arraché la poitrine sur le moment. Elle avait appelé Darksky pour vérifier mais il n’avait fait que confirmer ses dires, lui confirmant le pire. Elle avait sentie toute sa colère. Le ton de sa voix fut glacial et ses phrases bref. Il était sur les nerfs. La consigne était donnée : Marie et elle devait fuir le plus loin possible et de ne laisser aucun indice. Tous ce qu’y pouvait les trahir devaient être abandonné. Aucune erreur ne sera pardonnée.
Elle qui était sur le chemin menant vers la mort avait fait demi-tour et était retourné à sa maison. Là-bas, elle avait abandonné son portable, tout appareil électronique et remplie un sac d’aliment à emporter et de quelques vêtements. Puis, elle avait enfourché son vélo et elle se retrouvait à présent sur une des petites routes de campagnes, roulant à bonne allure. Elle ne savait pas vraiment où cette route la mènerait, elle savait juste qu’après la route, elle sera ailleurs. Le soleil brillait fort, haut dans le ciel. Ce n’était que le milieu de l’après-midi après tout.

Marie n’avait pas répondu au message de Darksky. Elle l’avait lu certes. Elle avait compris les évènements qui s’étaient passés. Alors elle s’était assis sur la banquette de la salle s’attente et attendit. Elle avait considéré l’option de fuir mais à quoi bon ? Elle avait déjà compris que Farvel possédait des pouvoirs défiant la logique. Si Laura et Trishula étaient impuissants face à lui, qui le pouvait ? Elle.
Cette fois-ci, l’habilité au duel ne fonctionnerait pas. Farvel était capable de brouiller les esprits, modifier les souvenirs, de manipuler les vents et de ce fait, se déplacer à une vitesse prodigieuse et voler. Ce n’est pas comme si il se souciait des duels et de leurs puissances. Non, elle allait attendre son heure, bien sagement, sur ce banc et elle ne le dira pas à Darksky. Elle était le dernier espoir de Darksky et Miyako. Soit elle arrêterait Farvel, soit tout ce sera finit. Dans les deux cas, ils étaient déjà tombés dans la « bad ending ». Ils n’avaient plus rien à perdre.

Darksky bouillait. Il avait fait confiance et le voilà trahit. Bien évidemment qu’il allait venir à l’église ce soir. Il viendra affronter Farvel face à face et le tuera. Tout était de sa faute. C’était lui qui avait insisté à faire rentrer Farvel dans le groupe. Il ne pourra pas se faire pardonner. Laura ne pourra jamais lui pardonner. Saya non plus. Et probablement que Marie et Miyako ne lui pardonneront jamais. Il ne pourra plus jamais les regarder de face. Farvel. Farvel était son erreur. Ce n’était qu’une erreur qu’il allait corriger ce soir.
Son téléphone vibra dans sa poche. Il sortit son appareil. Un sms s’afficha sur l’écran. Il soupira puis rangea son appareil dans la poche. Oui. Définitivement, il perdra son humanité ce soir.

Miyako tâta sa poche et se rendit compte pour la troisième fois qu’elle n’avait plus son portable. Pourquoi avait-elle coupé son seul lien avec les autres ? Qu’est-ce qu’elle faisait sur ce vélo au milieu de nulle part ? Comment allait-elle dormir la nuit ?  A la belle étoile ? En fait, elle se rendit compte qu’il y avait un problème dans le cours des évènements. C’est qu’elle n’avait rien prévu au long terme. Que devait-elle faire par la suite ? Darksky allait affronter Farvel cette nuit. Elle n’avait donc qu’une seule nuit à passer finalement. Un simple hôtel fera l’affaire. Puis selon le résultat dans la soirée, elle verra bien si elle ira se réfugier chez Angela, ou si elle pourra retourner chez elle. Mais une question surgit. Que ferait-elle si Farvel devait se montrer ? Que pouvait-elle faire ? Elle devait concevoir un plan. Quoique. Comment faire un plan sur ce qu’on ne connait pas ? Il était entièrement différent à présent. Et puis, c’est vrai ça. Que pouvait-elle faire ? Elle qui fuit la menace, tournant le dos à la mort de ses amies, ne réfléchissant en aucune manière la profonde tristesse qui la tourmentera dans le futur. Pourquoi ne rejoignait-elle pas Darksky pour affronter Farvel ensemble ? Qu’elle était cette décision stupide ? Elle réfléchit. Darksky. Il voulait sa vengeance personnelle. Quel égoïste ! Ne voit-il pas qu’il n’était pas tout seul à souffrir ? Ils étaient un groupe uni, ils devaient le rester. Elle s’en voulut pour ne pas avoir réfléchit à ça plus tôt mais elle comprit que cette suite d’évènement n’avait pas aidé. Cependant elle s’était décidée. Elle allait le rappeler et lui annoncer qu’elle viendrait. Mais d’abord, il faut trouver un téléphone.

Marie, figée telle une statue, fixait la blancheur du mur qui lui faisait face. Elle méditait. Il n’y avait pas grand-chose à faire d’autre en vérité. Elle ne faisait qu’attendre. Soit la nouvelle qui trancherait définitivement sur l’état de Nagisa. Soit la venue de Farvel. Alors le temps passa, lentement. Ses pensées voguaient pour amerrir sur le rêve de Nagisa qu’elle avait partagé cette nuit. Dire que ce fut seulement le lendemain que tout se réalisa. Ce fut si rapide. Elle-même n’avait pas eu le temps de comprendre le sens. Tout cela était décevant. Tout s’était joué à deux ou trois journées d’écart.
Elle avait trouvé étrange depuis le départ, la présence de cet esprit insondable. Elle avait beau tenté de pénétrer son esprit mais il fut impossible de dépasser le superficiel. Elle avait tenté de sentir un brin d’émotion. Mais elle n’avait rien percé à jour. Seule une brume opaque l’avait accueilli. Et alors qu’elle avait enfin eut un songe, voilà que le temps était compté. Celle-qui-prenait-le-temps venait se soumettre à l’ultime horloge. Et chacun de ses pas était un battement.
« Tac » « Tac » « Tac »
Sa silhouette était apparue au coin du mur. Il ne cachait plus sa puissance. Elle pouvait sentir les ondulations dans l’espace psychiques qui les entouraient. Il avait définitivement bien plus de maitrise qu’elle. Elle ouvrit les yeux. Il était souriant, avec son t-shirt blanc. Celle-qui-prenait-le-temps allait se faire reprendre par le flot du temps. Elle n’avait aucune chance. Elle n’allait jamais revoir ses amis ni son frère. Son cœur se serra, se retourna et la fit souffrir comme jamais. Le temps qu’elle avait pris allait lui être récupéré.
-Je suppose que tu es venu pour me tuer ? Demanda Celle-qui-prenait-le-temps.
-Effectivement. Malheureusement pour toi, la décision a été prise et même si tu n’as pas participé, tu en subiras les conséquences. J’espère que tu comprends que cela me fera moins de traqua à l’avenir.
-Très bien. Je comprends et c’est bien dommage. Que penses-tu de t’asseoir et d’avoir une petite discussion avant cela ? Je sais que je ne fais pas le poids face à toi. Je le sens. Alors, je voudrais te poser quelques questions. Est-ce que tu m’accorderas au moins ça ?
-Bien sûr. Rien ne presse. Discutons.
Farvel prit une place à coté de Marie et croisa les jambes.
-Déjà, je voudrais te demander pourquoi ce soudain revirement ? Même si tes relations étaient lointaines, tu participais quand même à la vie du club non ? Que s’est-il passé ?
-Il n’y a pas eu de soudain revirement. C’était progressif. J’ai réellement pensé que ça allait m’aider mais bon, c’était faux. Alors j’ai décidé d’en finir.
-Fallait-il vraiment la tuer ? Tu ne pouvais pas nous abandonner tout simplement ?
-Est-ce que tu crois sérieusement que ton petit groupe allait me laisser aller aussi simplement ?
-Je n’en sais rien.
-Voilà. Moi-même, je n’en étais pas sûr. Alors j’ai pris la solution la plus simple, la plus efficace.
-Donc la mort de Nagisa était préméditée ?
-Non pas vraiment. Disons plutôt que c’était sous le coup de la colère et que cela a forcé le destin.
-Et tu ne te soucie pas du mal que tu provoques avec ce choix ? Tu n’as pas de remord à nous éliminer ?
-Bien sûr que je la constate. Je sais à quel point Darksky me hait. Je sais que tu pleures intérieurement de ta fin prématurée et je sais à quel point Miyako est embrouillé. Bien sûr que je le sens. Je le sens en permanence. Je sens tellement de choses que j’en ai la nausée. Je n’en veux plus. Mais je m’y suis habitué comme on s’habituerait à la douleur. Au bout d’un moment, on devient impassible.
-C’est triste de perdre des morceaux de son humanité comme ça. Tu ne trouves pas ?
-Ah. Je ne cherche pas tellement à comprendre, je n’aspire qu’au calme. Je ne demande qu’à être tranquille et vous êtes en travers de mon souhait.
-On ne te souhaitait pas de te faire du mal ou de te déranger. On voulait juste te sortir de cet état de larve dans lequel tu étais. Tu faisais de la peine à voir…
-Et vous aviez eu pitié. Rien que pour cela, je me permets de vous détester. Vous pensez que tout le monde ressent les même besoin que vous. Vous croyez que l’on a forcément besoin d’avoir des amis, de rires, d’avoir de l’humour et d’être en groupe. Je n’ai rien contre ça. La plupart des personnes sur ce monde pensent de cette manière. Mais pas tout le monde. Au final, vous n’êtes pas mieux que tous les démons que vous avez affrontés. Vous voulez imposer votre vision des choses. Il faut bien que cela se retourne contre vous  un moment. Ce moment est arrivé.
-Je ne vois pas vraiment les choses de cette manière pourtant, je comprends le raisonnement. Mais alors, tu n’imposes pas ta vision des choses et nous tuant actuellement ?
-Peut être. J’ai agis d’abord sur le coup de la colère. Je risque peut être d’avoir des remords comme tu le dis mais bon. Il vaut mieux avoir des remords que des regrets. J’ai beau être hors norme dans ce monde, je n’en suis pas pour autant parfait. Je reste encore humain dans mes décisions. Je peux faire des erreurs.
-Je vois. Eh bien, je suppose qu’il est temps ?
-En effet, c’est triste que l’on ne pourra plus se reparler mais c’est ainsi que vont les choses.
-Tu me permets d’envoyer un dernier message à Farvel et Miyako ? Juste le temps de me donner un départ décent.
-Je t’en prie.
Celle-qui-prenait-le-temps prit alors cinq minutes pour écrire un court message et l’envoyer pendant que Farvel, fixait le ciel par la baie vitré, le regard perdu. Un dernier tapotement sur l’écran puis elle rangea son appareil dans sa poche et se tourna vers l’adolescent aux cheveux de saphirs. Elle déglutit une dernière fois. Quelle étrange manière d’en finir.


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AronGomu
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Mer 17 Jan - 0:08
Chapitre 11 : Pacte

« Désolé frérot et Miyako de ne pas avoir tenu ma promesse. Lorsque vous devriez lire ce message, je serais probablement morte. C’est comme ça. J’ai envoyé un mp3 de ma conversation avec Farvel à côté. Ecoutez-là bien. Sur ce, adieu. »

Ce qui l’énervait le plus, ce n’était même pas la nouvelle que Marie était morte, assassiné froidement par Farvel. Non. Ce qui l’énervait le plus, c’était le ton de Marie dans son message et dans sa conversation avec Farvel. Insupportable. Comment pouvait-elle avoir pris le temps de discuter avec cette… cette chose !
« Rhaaa ! »
Darksky devenait fou de rage. Il voulait anéantir Farvel, l’éradiquer de ce monde. Mais il devait attendre. Attendre. Attendre la permission ? Attendre. Attendre que l’on lui permette de sagement rencontrer Farvel après tout ce qu’il venait de faire ? Attendre. Attendre que… Non. A quel moment devait-il se soumettre à la volonté de cette merde ? A quel moment écoutait-il ce qu’il lui disait ? La loi même ne pouvait plus le contenir dans sa violence. Il allait le faire payer.
Darksky serra le poing. Il allait le faire payer oui. Mais que pouvait-il faire maintenant ? Farvel était partie en chasse et il n’avait aucun moyen de le rattraper.
« Rhaaaaaaa ! »
Darksky se mit à courir comme un possédé dans la rue. Il ne devait pas ralentir. Jamais. Il devait le rattraper. Plus vite. Vite ! Rattraper ses torts. Rattraper les morts et devenir fort. Son cœur lui faisait atrocement mal. Vite ! Rien ne devait le ralentir. Rien ne pouvait le ralentir. Vite. Son… Vite. Souffle… Viiiite !
Il tomba à terre. Il avait parcouru tout le boulevard et maintenant, il mangeait le sol. Evidemment qu’il ne pouvait pas le rattraper. Il frappa violemment le sol du poing. Une nouvelle douleur surgit profondément dans ses os de la main. Eh merde ! Merde ! Merde ! Merde ! Merde ! Merde ! Merde ! Merde ! Merde ! Merde ! Merde ! Merde ! MERDE !
Il se retourna sur le dos, fixant le ciel, le souffle toujours court. Comment était-il arrivé là ? Dans cette folie. Dans ces tourments. Il ne restait que Miyako et lui. Et ce soir, il ne resterait probablement que lui. Elle avait beau être partie avec son vélo, il la rattraperait et… Elle mourra dans un bain de sang. Puis ce sera à son tour de mourir dans un bain de sang. Puis une fois qu’il nous aura tous purgé, il continuera sa vie comme si de rien n’était, sans jamais être inquiété. Impossible. C’est son tour. Il mourra. Il sera effacé.
Sa vanité a assez duré.


Les arbres défilaient le long de la petite route serpentée. Le vélo craquait sous l’énorme pression exercé par les jambes de Miyako. Elle prit le virage à une vitesse vertigineuse, le pauvre vélo de ville manquant de déraper hors de la route. A peine sortie du virage qu’une nouvelle enjambé relançait le vélo de plus belle.
La route séparait un champ de coquelicot. La vitesse de l’engin aplatissait les fleurs au bord de la route sur son passage. Sa respiration était lourde et rapide. Elle devait rejoindre la ville au plus vite, avant qu’elle soit rattrapée ou que Darksky ne fasse une bêtise. Elle devait tout donner. Elle prit un nouveau virage extrême, manquant de tomber dans le gouffre longeant le bord de la route. Mais elle se redressa et continua à nouveau, toujours plus vite.
Tout à coup, les roues se bloquèrent, les pneus crissèrent et dérapèrent sur l’asphalte. Miyako manqua de basculer en avant mais juste avant le point critique, retomba en arrière avec le vélo. Elle releva la tête et vit Farvel au milieu de la route, les bras croisés, le sourire au coin des lèvres. Elle prit le vélo et le laissa tomber dans le champ, ne lâchant pas une seconde Farvel du regard. Celui-ci s’avança vers elle, nonchalant. Il la rejoignit à l’endroit où était posé le vélo.
-Salut, dit-il en levant la main.
Miyako constata qu’il avait effectivement bien changé, surtout son expression faciale.
-Alors c’est toi le nouveau Farvel ?
-Qu’est-ce que tu entends par ‘nouveau’ ?
-Hum… nouveau pour moi. Mais je suppose que je pourrais remplacer « nouveau » par « vrai » ou « différent ».
-Oui. De ton point de vue, je suis nouveau. Je dirais que je suis libéré surtout.
-Libéré de se soucier de la morale et donc se permettre de tuer à tout vas, dit-elle avec reproche.
-Certes, cependant… je le fais parce que vous m’y avez obligé.
-Ah vraiment ? Nous t’avons obligé de nous tuer ? Ca me parait assez tordu.
-J’ai un peu l’impression de me répéter mais bon. Vous êtes comme des parasites pour moi. Tant que vous êtes là, je serais instable alors je dois me débarrasser de vous.
-Donc nous tuer ? Pourquoi ce ne serait pas toi qui partirait ? Tu peux te déplacer bien plus rapidement que n’importe qui et tu peux altérer les souvenirs. Si tu te souciais vraiment de nous, tu serais simplement partie.
-Mes pouvoirs ne sont pas infinis. Et vous étiez trop proche de moi pour que vous puissiez m’oublier totalement.
-Totalement ?
-Que je disparaisse de votre mémoire.
-Donc tu aurais pu le faire partiellement de manière à ce qu’on te parle plus n’est-ce pas ? Ou que tu deviennes un souvenir flou et si on te revoit jamais, jamais on pourra se souvenir à nouveau de tout.
-Non car votre lien était trop fort.
-Mais tu peux briser le lien sans nous tuer et partir.
-Euh… Oui, c’est possible…
-J’en étais sur… C’est juste une vengeance. Avec tes pouvoirs, tu as largement les moyens de te faire oublier. Et du coup, ça ne te fait rien d’avoir tué Nagisa, Saya et Laura ?
-Je ne dirais pas que ça ne me fait rien… mais…
-En fait, tu t’es simplement débarrassé de ceux que tu n’aimais pas hein ? En vérité, tu aimes bien Darksky n’est-ce pas ? C’est pour ça que tu ne l’as pas tué quand l’occasion s’est présentée, n’est-ce pas ?
-Oui, c’est vrai mais…
-Donc, tu ne m’aimes pas non plus c’est ça ? Et c’est pour ça que tu vas me tuer ? Juste parce que tu ne me supportes pas ?
-J’aimais bien Nagisa aussi.
-Alors pourquoi tu l’as tué en premier ?
-Elle n’est pas morte.
-Comment ?
-Tu pourras vérifier par toi-même, je ne l’ai pas tué.
-Alors pourquoi ça a dérapé comme ça ?
Les yeux de Farvel se voilèrent d’une teinte sombre.
-Parce que je n’avais pas confiance.
-En nous ?
-Oui. Je n’avais pas confiance alors j’ai voulu savoir. J’ai été bien déçu cependant… maintenant je suis mitigé. J’ai appris pas mal de chose que je ne voyais pas avant.
-Ah ? Et qu’est-ce que ça m’apporte ça, de savoir que tu sais plus choses ?
-De savoir que j’ai peut être fait une erreur. J’y réfléchi encore mais je pense bien que c’était une erreur.
-De quoi ? Commencer à tuer des gens ?
-Non…
-A parce que si on a des superpouvoirs, on peut se permettre de tuer des gens ? Oui bien sûr. Tu n’es pas différent de nous Farvel, sache-le. Evidemment que tu as des regrets. Cela ne se voit rien que maintenant. Ta vie va être un enfer dans le futur. Tu sais pourquoi ? Parce que tu es humain. Tu vas avoir le poids de tous tes meurtres commis de sang froid sur ta conscience et tu sais quoi ? Ca va ruiner ta vie.
-Ma vie est déjà bien ruinée comme ça. Ce n’est pas ça qui me ruiner plus.
-Ah bon ? dit-elle en haussant le ton. Il y a des déjà des choses que tu te reproches ? Tu as déjà tué des gens par le passé ?
-Qu’est-ce que tu cherches ?
-Moi ? Simplement que tu me laisses en vie ainsi que mes amis. Je m’en fous de toi. Si tu veux qu’on ne se revoit plus jamais, soit. Si tu veux disparaitre de ma vie, soit. Je m’en fous. Par contre, si tu commences à ruiner ma vie, ça ne va plus aller. Je sais très bien que je ne peux rien faire contre toi. Alors simplement, je te demande simplement de ne pas me tuer et de ne tuer personne d’autres.
-J’ai déjà tué trois de tes amies… Cela ne te fait rien ?
-Bien sûr que je t’en veux ! Qu’est-ce que tu crois ? Tu es le responsable du bordel qui se passe maintenant. Cependant, je sais où me placer. Je sais très bien que Laura, Saya et Marie préfèreront que je vive au lieu de mourir inutilement. Tu n’es pas une menace pour le monde, seulement pour nous. Alors si je peux faire en sorte que tu ne sois plus une menace, le problème sera réglé. Elles sont déjà mortes de toute manière. Ah moins que tu ais le pouvoir de réanimer les morts peut être ?
-Comme si ça pouvait se régler aussi facilement.
-Eh bien écoute, je te propose un deal. Tu ne touches plus à personne et on te laissera tranquille jusqu’à la fin de ta vie. C’est bien ce que tu voulais non ? Cela t’évitera des nouvelles morts sur ta conscience. C’est bénèf’ pour nous deux.
-Ça me va. Par contre, je vais toujours voir Darksky ce soir.
-Si tu ne le tue pas, ça me va. Je dois aller le voir de toutes manières. Il sera informé.
-Eh bien… je ne m’attendais pas à ça je t’avoue, dit-il en esquissant un sourire. On peut dire que tu es persuasive.
-C’est bien ce que je te disais, tu restes un être humain. Personne ne veut ruiner sa vie avec des actions irréparables. Tu le sais mieux que quiconque. Tu n’es pas un psychopathe. Tu n’es qu’une pauvre chose.
-C’est vrai.
-Eh bien, vu que notre deal est accepté. Je vais l’honorer dès à présent.
Miyako releva son vélo et monta sur la selle. Elle se remit sur la route et se tourna vers Farvel qui la suivait du regard, impassible.
-En revoir Farvel. Que l’on ne se revoit jamais.
-De même. En revoir Miyako.
« Comment ce mec a réussi à tuer trois de mes plus chères amies ? Comment j’ai pu m’en sortir d’une manière aussi simple ? ».
Miyako roulait de manières hésitantes, choquée de cette rencontre des plus particulières. Elle ne comprenait pas vraiment comment Farvel pouvait avoir changé en ce point. Il était bel et bien différent. Son visage autrefois bloqué s’était libéré et cela se voyait notamment à son langage. Pourtant, il n’avait rien à voir avec le meurtrier sans état d’âme qu’avait décrit Darksky. Elle devait voir Darksky et mettre les choses au clair sur ce qu’ils devaient faire puis elle irait voir Nagisa et constater de ses yeux si elle était en vie ou non.
Encore un test. Miyako se sentait maudit par le destin. On lui arrachait tout ce qui comptait à ses yeux. Comme pour la tester. Mais elle ne ferait pas la même erreur deux fois. Elle ne se laissera pas aller au désespoir. Elle combattra jusqu’au bout.
Le vélo prit une allure plus rapide, plus sure et prit un nouveau tournant, disparaissant derrière les arbres.


Darksky reçut un message de Miyako.
« Rejoins moi dans le parc Alfred, on doit parler. Mes condoléance pour Marie. »
«La conne ! Je ne lui avais pas dit de partir loin d’ici ? Elle veut se faire tuer elle aussi ? Cette journée va me rendre fou. Me donner rendez-vous dans le même parc où j’ai parlé la première fois sérieusement avec Farvel ? Sérieusement ? A quoi elle joue ? Très bien, s’il faut y aller, allons-y. De toute manière, je n’ai rien à faire dans cette ville de merde.
Darksky se leva d’un banc de la place historique du centre-ville. Il était seize heures et le soleil brillait encore haut dans le ciel. Il sentait vraiment la différence avec l’hiver où à cette heure-ci, la température baissait déjà au point qu’il était dérangeant de rester dehors. Le trajet devait prendre une dizaine de minute à pied. Ils étaient sensés avoir cours à cette heure-ci encore. Ils finissaient à dix-sept heures aujourd’hui. Par histoire. L’histoire du monde. L’histoire de la France. Qu’en était-il de leurs histoires ? Pourquoi ce monde était aussi dérangé ? Pourquoi n’avaient-ils pas le droit à une existence paisible ?
A son entrée dans le parc, Darksky vit Miyako, assise sur un banc en train de méditer en écoutant de la musique. A son arrivée, elle ouvra les yeux, enleva ses écouteurs et se leva pour venir vers Darksky.

-Qu’est-ce que tu fous Miyako ? Tu devais fuir la ville ! Si jamais Farvel te rattrape, c’est…
-Je l’ai rencontré.
-Quoi !? Mais comment…
-On a discuté et je l’ai convaincu de me laisser en vie, ainsi que toi et Nagisa, parce qu’au final, il n’avait pas de raison de faire ça, on pouvait trouver un compromis.
-Mais… tu as pensé à Laura ? Saya ? Marie ? Nagisa ? Comment as-tu pu passer un marché avec cet kappaé ?
-Tu veux que je le tue ?
-Il ne mérite que ça.
-Je ne tuerais jamais personne de sang-froid. Jamais.
-C’est un meurtrier ! Il les a tués ! Et… Et… Tu n’as rien fait !
-Et tu voulais que je fasse quoi alors ? dit Miyako en croisant les bras. Je ne peux pas le tuer et de toute manière, même si je me l’autorisais, je n’aurais jamais réussi et j’aurais gâché ma vie. Moi, je n’ai pas envie de mourir comme une conne. Elles n’auraient pas voulu ça.
-Et comment tu peux me faire croire qu’il t’a promis de ne pas nous tuer ? Comment tu peux le croire ?
-Je suis plutôt sereine à propos de cela. Ça se sentait. Il n’a pas la tête d’un serial killer.
-Ca se sentait ? Ça se sentait hein ?! Tu te fous de ma gueule ?! Il va venir et il va nous buter ouais !
-Si je te dis que non ! Arrête de t’exciter comme ça ! Si je suis en vie, c’est qu’il y a une raison non ?
-Bien sûr qu’il y a une raison ! C’est qu’un piège ! Il va nous crever tous les deux et ce sera finit putain !
-Essaye de réfléchir à ce que tu dis…
-On s’en fout de toute façon. Si tu veux croire que tu vas être sauvé, crois-le ! Moi, je vais le buter ce soir. Je vais le déchiqueter.
-Mais qu’est-ce que tu dis ?
-Que ce soir, il va mourir. Je vais les venger toutes !
-Tu te rends compte de ce que tu dis là ?
-Bien sûr ! Mais bon, vu que toi ! Tu as décidé de les abandonner, je vais devoir le faire tout seul du…
« Clac ! »
La main de Miyako avait percuté le visage de Darksky dans un claquement retentissant. Le choc avait envoyé Darksky à terre. Alors qu’il essayait de s’en remettre, se tenant sa joue rouge et enflée d’une main et s’appuyant sur le sol avec l’autre, Miyako posa son pied sur le torse de Darksky, le forçant à rester à terre et le fixa avec son regard de braise qui ferait fuir n’importe quelle racaille bas de gamme.
-De une, tu n’insulte pas mes sentiments à l’égard des filles. Et de deux, regarde-toi comment tu parles. Je peux comprendre que tu es en colère mais là, tu as dépassé les limites.
Darksky tenta de répondre, levant sa main libre en même temps mais Miyako appui un peu plus fort avec son pied, coupant net la respiration à Darksky.
-N’ose même pas me couper la parole. Déjà, tu vas prendre une grande respiration et tu vas réfléchir à ce qui se passe sereinement. C’est vrai que Saya, Laura et Marie sont mortes. Elles sont mortes oui, entièrement mortes. Alors on doit respecter leur souhait où ce que l’on peut deviner être leur souhait. Déjà, elles ne veulent pas que l’on meurt, hein ? Cela va de soi. Alors on ne va pas aller se suicider inutilement. Tu vas donc essayer de vivre une vie heureuse sans elles malheureusement. Je ne m’en rends pas encore compte de leurs morts mais ça va être dur, très dur. Je le sais alors pas la peine de rajouter des regrets ou des remords supplémentaires. Ensuite, j’ai discuté avec Farvel. Il n’est pas le monstre que tu crois être. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé dans sa vie, ce qu’il a fait pour devenir comme ça mais… je peux dire que ça lui pèse dans la conscience, ses meurtres. Tu peux être sûr que sa vie est déjà un enfer, tu l’as déjà accomplis ta « vengeance ». Tu verras que tu peux discuter avec lui et si la colère ne t’aveugle pas, tu comprendras. Je ne dis pas pardonner, mais comprendre. Et tu sais pourquoi ? Parce que Nagisa n’est pas morte. Il ne l’a pas tué, c’est ce qu’il m’a dit. Si ça s’avère vrai, alors nous avons notre part de faute de l’affaire également. Nous n’avons pas fait assez confiance à Farvel. Ça parait peut être fou de le dire maintenant mais… Peu importe.  Je vais aller vérifier si c’est vrai. Si Nagisa est bien vivante et toi… fais-ce que tu veux.
Miyako retira son pied.
-Alors, je vais te laisser réfléchir et tache de ne pas salir leurs mémoires.
Miyako se retourna et partie en direction de l’hôpital, laissant Darksky à terre, paralysé par ses pensées qui le tourmentaient.


Dernière édition par AronGomu le Jeu 18 Jan - 13:10, édité 1 fois


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Mer 17 Jan - 0:47
Chapitre 12 : Oubli

Miyako se trouvait à l’hôpital. Deux murs d’un blanc immaculé l’entouraient. Elle marchait. D’un pas régulier, d’un pas décidé… non, plutôt résigné. Des numéros défilaient. Elle se rapprochait. En tendant le regard, elle vit une agitation plus loin. Des barrières ? La police ? Dans la salle d’attente ? D’autres personnes regardaient depuis les barrières et discutaient à voix basse avec vivacité. En tournant le regard, Miyako vit qu’elle se trouvait devant sa salle.
« Je reviens ».
Arrivant devant la barrière, elle aperçut de longues éclaboussures d’un rouge métal sur tout un pan des murs. Une silhouette avait été dessinée sur le sol et on pouvait clairement distinguer qu’elle était la source de toutes ces fluides séchés. Des policiers portant des masques photographiaient la scène sous tous les angles et recherchaient des indices.
« Une adolescente parait-il. Ils l’ont retrouvé à terre avec une longue et profonde entaille au niveau de la poitrine » répondit un des spectateurs. « Ils n’ont pas encore l’identité de la personne car ils n’ont pas retrouvé aucun objet qui pourrait l’identifier. Ils l’ont emmené au commissariat pour l’autopsier. »
Après un mot de remerciement, Miyako se détourna de la scène et se dirigea vers la salle où attendait Nagisa. Elle n’avait pas imaginé que Farvel avait été aussi sanglant.
« Pauvre Marie, qu’avait-elle mérité pour que cela lui arrive sur la tête ? »
Miyako ouvrit la porte, la mine sombre mais lorsqu’elle remarqua le visage surpris mais réveillé de Nagisa, elle ne put s’empêcher de sourire. Elle se précipita vers le lit et prit la main de Nagisa dans la sienne. Son visage était toujours très pâle.
-Ça va ?
-Oui oui… ne t’inquiète pas. Les médecins se sont bien occupés de moi.
-C’est… c’est superbe…
-J’espère que vous vous n’êtes pas trop inquiété pour moi et que vous avez tous assisté aux cours de math, dit Nagisa avec un faux ton sévère.
Miyako rigola légèrement puis pensa au contraste entre le début de la journée et ce moment-là. Elle ne put s’empêcher de faire couler une larme.
-Miyako ? Ca…
-Oui ! Ne t’inquiète pas, coupa Miyako en sachant sa larme d’un revers de la main. On a tous pris les notes malgré que Sa…
Miyako se tut et baissa le regard.
-Qu’est-ce qu’elle a fait celle-là encore ?
-Elle… s’est endormie.
-Ah ? Mais c’est ce qu’elle fait depuis toujours non ?
-Oui mais cette fois… Il ne fallait pas.
Les yeux de Nagisa fixèrent ceux de Miyako et comprit que quelque chose n’allait pas et qu’il ne fallait pas pousser plus loin. Elle détourna le regard pour fixer la fenêtre.
-Le médecin m’a dit quand je pourrais sortir dès demain. J’avais dû faire qu’une simple crise du au stress à cause des examens qui arrivent, quelque chose comme ça.
-Oui probablement… acquiesça Miyako sans vraiment d’énergie.


La lune, haute dans le ciel, illuminait Darksky, grimper avec quelques difficultés le mur qui entourait l’église. Après être passé, il se rendit devant la porte principale. Il sentit qu’elle n’était pas verrouillée et il entra avec précautions. Il referma la porte dans un bruit sourd qui résonna à l’intérieur. Il marcha lentement et découvrit un magnifique jeu de clair-obscur. Une lumière blanche passait à travers un vitrail qui faisait face aux multiples bancs alignés. La lumière à l’origine blanc pâle, se colorait d’un bleu turquoise et illuminait l’estrade sur lequel les prêtres récitait la bible. Dans le bleu se tenait Farvel assis sur l’orgue au fond de l’estrade. Il se trouvait au plein milieu de la lumière, dominant la salle. Seuls ses cheveux ressortaient dans la lumière et le reste restait dans l’ombre. A l’arrivée de Darksky, il leva le regard et le fixa. Une lueur bleutée brilla dans ses yeux. Il se leva lentement et ne fut pleinement redressé que lorsque Darksky s’immobilisa devant l’estrade.
-Je suis bien content que tu m’ais rejoins ici, Darksky.
-Je n’en pense pas moins.
Farvel se rassit en tailleur et se tint le menton d’une main.
-Les conditions sont un peu spéciales, c’est vrai. Je pense que ce qui s’est passé dans la journée n’est pas pardonnable.
-Tu les as tués ! S’emporta Darksky.
-Oui, c’est vrai et j’aimerais bien m’excuser mais… cela ne servirait à rien car… de toute manière, ce que j’ai fait n’est pas pardonnable.
-Oui.
-Mais sache que je regrette mes actes. Si j’avais su, je ne l’aurais pas fait. Je me suis emporté.
-Que cherches-tu ? Ma pitié ?
-Oh non ! Ne te méprend pas. Je te dis la vérité simplement. Je regrette d’avoir tué Saya et Marie.
-Et Laura ?
-Pas vraiment non…
-Je vois…
-Tu sais Darksky ? Aujourd’hui, ma vision du monde à beaucoup changé. Mais j’aimerais revenir au début de cette aventure, lors de mon arrivée dans cette fameuse classe. Non. Je vais même tous te raconter. Toute mon histoire. Encore une fois, ne te méprend pas, ce n’est pas pour m’excuser ou demander le pardon, mais pour léguer un héritage. J’ai l’intention, à la fin de cette nuit, de me couper de tous lien mais je ne veux pas que mon existence soit ignoré. Alors je vais te raconter mon histoire et peut être qu’elle survivra au temps. Pas d’objection ?
-Aucune.
-Bien. Alors mon histoire remonte au début de toutes choses, ma naissance. C’était dans une famille bien heureuse au Danemark. Mais je vais t’épargner les détails inutiles comme le nom de ma mère. Dès l’âge de trois ans, on a senti que j’étais anormal. Les médecins expliquaient cela par l’hyperactivité, ce genre de choses. La manifestation de mes pouvoirs prenait plein de formes mais en étant jeune, j’étais incapable de les contrôler. N’importe quelle émotion un peu virulente et mon pouvoir se manifestait d’une manière ou d’une autre. C’était léger mais suffisamment pour se faire remarquer. Lorsque je rentrai dans l’école primaire, j’ai grandis ainsi que mes pouvoirs. Dès lors que j’en ai pris pleinement conscience, j’ai essayé de les cacher. Je ne voulais pas me faire remarquer ni inquiéter mes parents. Ils avaient déjà assez de problème avec mon anormalité, qui était due à des effets secondaires de mes pouvoirs mais je ne le savais pas encore à l’époque.
J’en avais beau être conscient, je n’en avais pas le contrôle. Déjà que c’est dur maintenant, mais alors quand je n’avais pas l’expérience, c’était impossible. Lorsque j’avais des montées d’émotions, colère, tristesse, joie, c’est là que je perdais le contrôle. Mes pouvoirs sont liés directement à mes affects. Alors ce qu’il devait se passer arriva.
Une simple colère piquée dans un magasin fut suffisant pour la tuer. On assigna la faute à une crise cardiaque mais moi… je savais même que ça venait de moi. La mort de ma mère affecta lourdement mon père et son anxiété me retomba dessus. Et j’étais déjà affecté par la mort de ma mère. Finalement, il lui arriva le même sort peu de temps après. Il fut écrasé sous des objets que j’avais fait léviter lors d’une crise d’angoisse.
On me plaça chez mes tantes et oncles proches. Mais mes pouvoirs et mon état mental ont eu raison d’eux également. Ce n’était jamais de moi directement, simplement une conséquence de mes pouvoirs. J’apportais la mort à tous ceux qui était proche de moi sans le vouloir. Peu importe le sentiment, qu’il soit positif ou négatif, quelque chose de dangereux en ressortait. Je savais cela, alors je m’efforçais à ne plus avoir aucun sentiment. A maitriser mes émotions car il ne m’apporterait que du malheur.
Je fus par la suite placé dans différentes familles d’accueils. Mon attitude froide et mon évitement à leur égard créait des tensions. Après quelques mois ou quelques années pour les plus chanceux, ils mourraient ou me rejetaient. J’ai décimé de cette manière huit familles d’accueil. Ils n’avaient simplement pas eu de chance. Dans leur bonté, ils étaient tombés sur la mauvaise personne. Mais ce train s’arrêta lorsque l’orphelinat trouva une réponse chez mon Oncle, Franz, que vous avez rencontré n’est-ce pas ? Il n’était guère enchanté mais ma proposition fut acceptée et c’est comme cela que je suis arrivé ici et que je vous ai rencontré. J’ai commencé à vivre seul pour importuner personne. Si seulement…
Je n’ai jamais rencontré de personnes aussi persévérantes que toi. Généralement, ma simple attitude suffisait pour repousser les personnes. Mais vous… Vous m’avez plongé dans un choix cornélien. Accepter, se rapprocher et avouer ? Ou vous repousser ? Au final, j’ai fait un compromis et je vous ai rejoint sans avouer. Mon but était de me forger un avis sur vous, de me renseigner avant de m’ouvrir. Mais il semblerait que j’ai fait le mauvais choix. Mes émotions ont pris le dessus et nous voici maintenant dans cette situation que j’aurais bien aimé éviter. J’ai fait le mauvais choix tout simplement.
-Belle histoire.
-Haha… Je ne sais pas vraiment si elle est belle.
-Si je me rappelle bien, tu t’es déjà emporté en notre présence non ? La fois au jardin…
-Mon contrôle s’est bien amélioré depuis le temps. Loin d’être parfait mais ces années de visages de glaces m’auront été utiles.
-Mais avec tes pouvoirs, tu n’aurais pas pu simplement te faire oublier de nous et continuer de vivre tranquillement ?
-Vous m’intriguiez. Je ne voulais pas faire ça. Vivre seul, sans sentiment, ce n’est pas facile. Je ne suis qu’un être humain après tout.
-Qui se permet d’être un meurtrier.
-Je ne peux qu’acquiescer.
-Cependant… je suis aussi fautif dans l’histoire. C’est de ma faute si l’on s’est trop rapproché de toi. Je fus égoïste de vouloir rendre tout le monde heureux. Surtout que je ne te connaissais pas. J’aurais dû abandonner aux premiers signes et te laisser tranquille. J’ai fait une erreur. Mais lorsqu’on fait des erreurs, on doit s’efforcer de les réparer. Cela vaut pour toi, Farvel. Et pour moi.
-Que comptes-tu faire ?
Le visage de Darksky s’assombrit, une colère froide se dégagea.
-Te tuer.
Darksky sortit une carte de son deck qui brilla intensément. Aveuglant les alentours, une forte énergie commença à se concentrer autour de la care. Un bras plumé tenant une longue et épaisse épée noire à double tranchant sortit d’un diagramme qui s’était formé sur la surface de la carte. Il s’arma et alors qu’il allait s’abattre, tout afflux d’énergie stoppa. La lumière disparut aussi vite qu’elle était apparu. L’obscurité revint. Darksky jeta un coup d’œil autour de lui puis soupira. Farvel avait disparu.
« J’aurais dû m’en douter. »



Miyako regarda une nouvelle fois son portable avant de s’endormir. Elle espérait toujours recevoir une réponse de Darksky. Il avait disparu depuis la dernière discussion qu’elle avait eue avec lui et il était introuvable. Deux semaines s’étaient passées et elles n’avaient trouvés aucun corps.
« Où es-tu passé Darksky ? Nagisa attend encore pour te revoir. »

Nagisa et Miyako s’étaient déjà installé dans la salle de classe. La majorité des élèves étaient déjà arrivés mais même lorsqu’ils étaient aux complets, il restait des places vacantes. Il ne restait plus qu’une dizaine de minute avant que le professeur n’arrive et commence le cours du début de la matinée.
-Toujours aucune info de Darksky ? demanda Miyako à Nagisa.
Celle-ci répondit par un mouvement de tête négatif.
-Mais qu’est-ce qu’il peut bien foutre ?
-Tu sais Miyako, répondit Nagisa de sa douce voix. Chacun porte son deuil différemment. Il faut accepter simplement.
-Je sais, je sais… Attends ! s’exclama Miyako en sautant de sa chaise
Darksky venait de rentrer dans la salle de classe. Miyako partit l’intercepter.
-Toi ! Pourquoi tu n’as pas répondu aux messages !?
-Désolé, répondit Darksky d’une voix lourdement monotone.
-Qu’est-ce que tu as foutus ?!
-J’étais partie chercher Farvel.
Darksky vit le regard troublé de Miyako et s’expliqua plus clairement.
-J’ai voulu l’attaquer et il s’est enfui. J’ai essayé de le retrouver dans toute la France, sans succès. Il a bel et bien disparut, comme tu le souhaitais.
-Mais pourquoi tu as continué de le cher… Ne me dis pas que…
-Si. J’ai tenté de le tuer et j’ai toujours envie de le tuer.
-Mais ! Et ce que je t’ai dit !?
-Ca m’a beaucoup aidé, merci. De toute façon, je suis incapable de le tuer. Je suis trop faible. Je ne pourrais même pas le toucher.
-Bon retour parmi nous, déclara simplement Nagisa qui s’était levé, avec un grand sourire.
-Ah…
Darksky fut surpris un instant puis repris son visage neutre.
-Tu es vivante, c’est vrai, répondit Darksky sans aucune considération. Tu es au courant du coup… dit-il en tournant son regard vers Miyako.
Les yeux de Miyako s’écarquillèrent au ton de cette réponse.
-Oui, répondit Nagisa en baissant le regard.
-Bien, alors…
Le prof entra dans la salle et interrompit les discussions en cours et commença à écrire sur le tableau. Darksky et les filles allèrent s’assoir et ne s’échangèrent plus un mot avant la fin du cours. Durant la pause, il fut conclu tacitement qu’ils en discuteraient à la fin de la journée.

Les autres heures de cours passèrent donc dans le calme et Darksky, Miyako et Nagisa se rejoignirent dans la salle du club. Pendant qu’ils rentraient dans la salle, une tension palpable se sentait. Une sensation qu’ils n’avaient pas ressenti dans cette salle depuis l’accrochage entre Miyako et Farvel. Les deux filles ne s’y étaient jamais rendues depuis le fameux jour. Leurs retours ici étaient emplis d’une triste nostalgie.
-Darksky ? Est-ce que tu peux nous raconter ce qui s’est passé ? réclama Miyako d’une voix ferme.
-J’ai rencontré Farvel à l’église comme il était conclu. Il m’a raconté l’histoire de son passé puis après cela, le silence est arrivé. Alors, j’ai mis au clair mes intentions et je l’ai attaqué. Mais il avait déjà disparu.
-Il t’a raconté son passé ? interrogea Nagisa. Tu peux nous le faire partager ?
Darksky raconta alors l’histoire de Farvel.
-Hum… La seule chose qui est vraiment nouvelle, c’est le nombre de victime indirecte. Sinon, ce n’est pas vraiment surprenant, déclara Miyako.
-Comme quoi, il est difficile de se détacher de sa nature humaine, cogita Nagisa. Il a essayé autant qu’il pouvait mais nous l’avons fait échouer.
-Revenons à toi, Darksky, brusqua Miyako. Qu’est-ce que tu as fait après que Darksky ait disparu ? Raconte en détail, hein.
-Eh bien, je suis allé dormir puis le lendemain, je me suis préparé et je l’ai cherché dans toute la ville. Je me suis rendu dans les endroits où il avait apparu le plus. J’ai demandé à de nombreuses personnes s’il l’avait vu récemment mais je n’eus aucun indice récent. Après trois jours de recherches, je me suis rendue chez son oncle, Franz.
-Lui ! s’exclama Miyako.
-Il a répondu que Farvel était passé pour le prévenir qu’il partait loin. C’est tout ce qu’il savait. J’en ai conclu qu’il avait déménagé mais qu’il resté en France alors, j’ai traversé la France pour interroger toutes les agences immobilières dans toutes les villes de grandes ampleurs. D’abord Montpellier, puis Bordeaux, Poitier, Lilles, Paris où j’ai rencontré Hélios, Draco, Angéla et toute leur bande, Lyon puis j’ai abandonné.
-Comment tu as sortis l’argent ? questionna Miyako.
-Je vis dans un manoir. L’héritage de ma famille est plutôt important.
-Ah d’accord. Très bien. Monsieur est ‘riche’ donc !
-Puis finalement, je suis revenu et me voici. Je n’ai pas répondu à vos messages simplement parce que mon téléphone était éteint tout le temps.
-Mais pourquoi ?
-S’il y avait une chance qu’il fuit en reconnaissant les ondes de mon téléphone, alors je la neutralise. Je n’y connais rien à ses pouvoirs. Je veux prendre le moins de risque.
-Mais tu aurais pu nous prévenir ! s’énerva Miyako.
-Je n’avais pas vraiment envie.
-Co… Comment !?
-Rappelles-toi de notre dernière discussion.
-C’est… C’est vrai. Mais quand même ! Tu ne peux pas partir comme ça, sans nous prévenir.
-Draco l’a bien fait.
-Et tous son groupe lui en veut qu’il n’ait pas donné de nouvelles.
-Si tu le dis.
-Donc maintenant, tu vas t’excuser !
-Ah…
-Miyako… je ne pense pas que ce soit vraiment nécessaire… intervint Nagisa avec un sourire gêné.
-Oh que si !
-Excuse-moi, articula machinalement Darksky.
-Hum… Peu convaincant.
-Miyako… essaya d’apaiser Nagisa.
-J’ai des choses à faire. Je vais y aller alors.
Darksky se leva et se dirigea hors de la salle. Miyako se leva en décalage et avant qu’il ne disparaisse, l’interpella.
-Il faut que tu arrêtes de vouloir en faire trop Darksky ! Il faut que tu tournes la page toi aussi. Je sais que leur absence est dur et injuste, que c’est de sa faute mais… Même si on ne lui pardonnera pas, on peut comprendre et passer à autre chose ! C’est ce que voudrait Laura !
Darksky se retourna brusquement et fixa Miyako avec un regard emplie de froide colère.
-Qui es-tu pour te permettre de parler à sa place ?
Son regard laissa Miyako et Nagisa interdite. Puis il se retourna définitivement et disparu dans le couloir.

Depuis ce jour, les relations entre Darksky et les filles se dégradèrent de plus en plus. Miyako essaya de s’excuser les jours suivants mais Darksky n’en voulait plus en entendre parler. Il voulait simplement rester tranquille.
-Excuse-moi Darksky pour ce que j’ai dit la dernière fois.
-Comment ça ?
-Ce que j’ai dit à propos de Laura. Je ne voulais pas te vexer, tu sais…
-Ne t’inquiète, je ne me soucis plus vraiment de cette Laura. Je suis passé à autre chose.
Miyako fronça les sourcils aux mots « cette Laura » mais au regard de Nagisa, n’insista pas plus.
-Alors c’est bon ? On peut…
-Non. J’aimerais quand même rester seul pour un moment. J’apprécie votre aide mais… je ne peux pas vraiment l’expliquer… je dois rester seul.
Sur les conseils de Nagisa, les filles acceptèrent son repli sur lui-même. Nagisa argumenta qu’elles devaient lui laisser le temps d’accepter le deuil. Le mois de mai fut ponctué de contrôle préparatoire au Bac, de gouter et de discussion autour des révisions. Il ne manquait que la chaleur de celle-qui-ne-reviendrait-jamais. Darksky qui avait commencé à avoir quelques absences au début du mois finit par disparaitre à quelques jours avant la fin du mois, la période de gouter.

Mi-juin, les premiers réels examens commencèrent. Nagisa et Miyako avaient été placé dans deux lycées différents pour les épreuves. Cela était à cause des différentes options qu’elles avaient prises. Darksky qui avait la même option que  Nagisa, devait se trouver dans le même lycée.
Au matin de la première épreuve, un amas d’adolescent s’était rassemblé devant le panneau qui indiquait les différentes salles. Nagisa espéra croiser Darksky là-bas. Cela faisait déjà un bout de temps qu’ils ne s’étaient pas réellement parlé. Environ un mois. Elle l’aperçut sur le côté, attendant l’air perdu, appuyé sur un muret dans la cour. Il n’avait pas l’air de l’avoir aperçu. Elle s’approcha de lui avec un sourire, tandis qu’il était de dos.
-Prêt pour l’épreuve de Philo ? souffla-t-elle discrètement derrière lui.
Darksky se retourna brusquement, faillit tomber à la renverse mais réussit néanmoins à se retenir. A la vue de Nagisa, une expression de surprise s’afficha sur son visage.
-Ouhlà, je ne voulais pas te faire peur ! s’exclama-t-elle.
-Ah non, non… Ça va. Vous ne m’avez pas trop fait peur.
-Oh ? C’est rare que tu t’adresses à moi avec tant de politesses.
-Je… Vous me connaissez ? demanda Darksky avec tout le sérieux du monde.
Nagisa fut décontenancé par sa question. « Comment ça ?  Me suis-je suis trompé de personne ? J’ai confondu avec quelqu’un d’autre ? ». Nagisa observa le visage du garçon une nouvelle fois. « Bah non, c’est bien Darksky, aucun doute. Mais alors, pourquoi il me dit ça ? ». Nagisa se ressaisit et continua sur son ton jovial
-Tu m’aurais oublié ? Allons ! Ça ne fait qu’un mois que l’on ne s’est pas vu.
A l’écoute de ses mots, une tristesse infinie se répandit sur le visage de Darksky. Ses yeux s’emplirent de larmes et son regard baissa.
-Ah, je te reconnais. Désolé, mais… je ne me souviens plus de toi.


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AronGomu
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Mer 17 Jan - 12:23
Chapitre 13 : Séparation

« Comment ça, tu ne te souviens plus de moi ? »
Nagisa restait bouche bée devant cette affirmation. Si elle avait remarqué que le comportement de Darksky s’était dégradé vis-à-vis d’elle, elle ne comprenait pas comment il avait pu l’oublier.
- Je… Tu es Nagisa n’est-ce pas ?
- Oui c’est moi !
- C’est bien ce que je pensais. Ma dernière photo n’est pas la plus récente mais… Si je me réfère à ce que j’ai écrit, tu étais une amie qui comptait beaucoup à mes yeux. Hum… Je vais t’expliquer la cause de mon amnésie.
- Oui, dis-le-moi !
- Par contre, tu me promets de te pas soucier de moi pendant le bac d’accord ? Je ne veux pas que tu rates l’épreuve à cause de moi. Il ne faut pas…
- Euh… d’accord…
- Très bien, alors pour faire concis, je suis en train d’apprendre un nouveau pouvoir cependant… il a un cout...
- Ne me dis pas que c’est…
- Oui, je perds des souvenirs, expliqua tristement Darksky. Plus exactement, ma mémoire et mes souvenirs sont la source principale d’énergie de ce nouveau pouvoir. Et… à ma dernière utilisation du pouvoir, j’ai perdu les souvenirs te concernant. C’est donc pour ça que je ne me souviens plus de toi. Mais ne t’inquiètes pas, ce n’est pas très grave et ça me reviendra avec le temps.
Nagisa restait stupéfaite devant ces révélations.
- Mais !? Pourquoi tu ne nous as pas prévenus, Miyako et moi ? Et… Tu te rappelles de Miyako ?
- Oui, j’ai toujours mes souvenirs la concernant.
- Alors pourquoi ?
- Pour ne pas hésiter. J’étais sûr que vous alliez m’empêcher d’aller au bout. Alors, je me suis lancé tout seul et maintenant, il est impossible de retourner en arrière. Alors, je me permets de le dire.
- Mais qu’est-ce que tu as oublié d’autre ?
- Des souvenirs de mon enfance surtout. Rien d’important.
Un silence flotta. Une détresse profonde s’éveilla en Nagisa. « Est-ce une blague ? Non, il y a l’air beaucoup trop sérieux pour ça. Un tel pouvoir permet de faire ça ? Pourquoi fait-il ça ? Darksky a perdu la tête ? ».
Les lycéens commençaient à monter dans les salles d’examens et Darksky se mit debout.
- Désolé, mais on va devoir y aller j’en ai peur. Tu as mon numéro et mon adresse non ? Après les épreuves, contacte moi sur tu veux plus d’information et pour l’instant, je préfèrerais qu’on ne se dérange pas. Je ne veux pas perturber tes résultats et les miens non plus. Je t’avoue que je n’aurais pas cru te rencontrer ici. En fait, j’ai juste oublié…
Nagisa ne répondit pas et regarda Darksky se détourner et monter dans l’escalier.

Durant toute l’épreuve de philosophie, ses pensées tournèrent autour de Darksky mais réussit malgré tout à rédiger quelque chose de convenable. Après un long temps de réflexion, elle décida de respecter les paroles de Darksky et de ne pas aller le déranger, ni Miyako. Elle attendrait que les examens soient finis. Elle faisait confiance à Darksky. Il avait dit que ce n’était pas très grave. Il était devenu différent au cours de ces dernières semaines mais Darksky restait Darksky. Il devait avoir une bonne raison derrière tout ça.
Les matins suivants, elle ne croisa plus Darksky une seule fois dans la cours du lycée. Peut-être qu’il ne voulait pas la déranger, pensa-t-elle. La semaine passa. Quelques peu perturbés par Darksky, elle avait réussi néanmoins à se consacrer pleinement à ses examens. Le soir après la dernière épreuve, elle donna un rendez-vous à Miyako et se rencontrèrent chez Miyako.

- Comment ?! Il a perdu tous ses souvenirs ? s’exclama Miyako.
- Non pas tous, mais quelque uns. Comme je te l’ai dit, c’est pour entrainer son nouveau « pouvoir ». Je n’ai pas bien compris.
L’attitude de Miyako était anxieuse.
- Qu’est-ce qu’il a fait encore ce con ?! On doit aller le voir !
- Je suis d’accord, approuva Nagisa.

Miyako et Nagisa sonnèrent alors à la porte du manoir de Darksky après l’avoir prévenu qu’elles passaient. La porte s’ouvrit dévoilant le visage d’un Darksky tristement gêné. Il les fit entrer et ils s’installèrent dans les canapés et fauteuils du salon.
- Darksky explique toi clairement. Qu’est ce tu as fait pour perdre ta mémoire ? exigea Miyako.
Darksky jeta un regard à Nagisa, celle-ci détourna le regard avec un sourire gêné.
- Je m’entraine à maitriser un nouveau pouvoir, déclara-t-il d’un ton neutre.
- Comment il marche exactement ?
- Son nom est ‘Memory Entropy’. Son fonctionnement est simple. C’est comme la fusion parfaite sauf que la ressource est non pas la pureté d’esprit ou son harmonie avec son monstre mais la mémoire. Je retire de la mémoire de mon esprit que je transforme en énergie pour devenir plus puissant. Je peux aussi la modeler pour former des objets, c’est plus compliqué par contre.
Darksky s’arrêta de parler.
- Et cette mémoire utilisé, elle part où ? Tu peux la récupérer au moins ?
- Elle s’éparpille dans l’air, comme n’importe quoi. Si je ne la récupère pas, je perds définitivement le souvenir. Comme si le souvenir n’avait jamais existé.
- Mais tu m’avais dit que tu pouvais les récupérer ! s’exclama Nagisa.
- Je peux les récupérer. Il suffit de maitriser pleinement le pouvoir. En maitrise totale, l’énergie dépensée, je peux l’absorber de nouveau et retransformer ça en souvenir. Cependant, vous vous en doutez, ce n’est pas facile. Pour l’instant j’apprends simplement à le maitriser.
- Mais tu peux récupérer tes souvenirs perdu pendant ton entrainement ?
- Non, eux ils sont partis à jamais.
- Mais combien de souvenirs tu vas perdre pour le maitriser ? demanda Nagisa.
- Probablement tous.
- Mais à quel moment tu acceptes ça ?! s’emporta Miyako. Tu vas oublier ton passé ! Tu as déjà oubliés ton enfance et Nagisa aussi ! Qu’est-ce que tu fais Darksky ? Qu’est-ce que tu cherches à faire ?
- Je veux devenir plus puissant et rapidement. Pour cela, je dois faire des sacrifices. La ‘Memory Entropy’ est peut être lourde de conséquences mais elle procure un pouvoir inégalable. Et je ne trouve pas que ma mémoire soit un prix si élevé.
- Tout ça pour poursuivre et tuer Farvel ?
- Je n’ai plus de raison de poursuivre Farvel vu que j’ai tout oublié à son sujet.
- Quoi !? Tu l’as oublié ? s’énerva Miyako
- Je ressens toujours une haine étrange mêlé de compassion envers quelqu’un mais je ne m’en souviens plus de son origine non plus. Alors je la mets de côté vu que je ne le rencontrerais plus de toute manière.
- Pourquoi tu as sacrifié ta vie pour ce pouvoir ? Je… je ne comprends pas, se lamenta Miyako. Leurs morts… t’ont tellement changés Darky. Je ne te reconnais plus.
- Les gens changent. Je change aussi. Une fois cette puissance maitrisé, je pourrais devenir une sécurité. Je ne veux plus de morts dans des accidents tragiques. Je n’oublierais jamais ces sentiments d’impuissances. Je ne me pardonne pas de n’avoir rien pu faire lorsque Farvel a tué trois de mes chères amies. Pour cela, je dois changer. Je dois avoir le contrôle.
- Mais tu ne t’en rappelles même plus de tes amies ! s’insurgea Miyako.
- Mais mon regret restera toujours le même. De plus, j’ai noté tout mon passé, toute ma vie. Si je dois oublier, je réapprendrais.
- Est-ce que cela te rendra plus heureux ? murmura Miyako.
- Plus heureux ? Je ne pense pas. C’est simplement un choix que j’ai fait parmi tant d’autres. J’aurais pu faire comme toi. Continuer de vivre et chérissant leur souvenir. Je n’en ai pas voulu.
Des larmes mouillèrent les yeux de Miyako.
- Qu’est ce qui t’empêchais d’essayer de continuer ta vie comme nous on la fait ? De faire le deuil et de tourner la page ?
- Non, je ne pouvais simplement pas. J’aurais gardé éternellement un sentiment de regret au fond de moi. Cela m’aurait rongé, j’en suis sûr.
- Alors tu vas l’oublier, c’est ça ?! cria Miyako.
Miyako sécha ses larmes. Un silence se fit. Elle fixa son regard dans les yeux dorénavant éternellement tristes de Darksky. L’expression sur le visage de Miyako se changea et la colère prit le dessus.
- Eh bien tu as fait ton choix Darksky. Tu as choisie de laisser tomber ceux qui étaient proche de toi. Tu as voulu t’enfermer dans la solitude, soit ! Mais je te préviens. Si un jour, tu me fais part que tu regrettes ton choix, je ne me priverais pas de te dire : « je te l’avais bien dit ». Mais pour le moment, je ne veux plus jamais te reparler jusqu’à ce jour ! Jamais ! Je n’accepterais jamais ton choix. Alors tu peux aller te faire foutre pour avoir mes soutiens ! Tu peux aller te faire foutre pour avoir ma compassion ! JE NE VEUX PLUS TE VOIR !
Miyako qui s’était levé de colère, sortit du salon et disparut derrière le couloir qui menait vers la porte d’entrée. Nagisa et Darksky entendirent un claquement sourd de la porte. Miyako était partit pour de bon. Darksky se tourna vers Nagisa et demanda :
- Qu’est-ce que tu en pense toi ?
- Je comprends ce que ressens Miyako. Moi non plus je n’accepte pas ton choix mais… je suis et je reste ton amie, même si tu ne te souviens plus de moi, tu as toujours l’histoire de ton passé n’est-ce pas ?
- Oui, elle est gardée précieusement pour que je puisse toujours me souvenir de mes racines, même après les avoir perdu.
- Alors, je resterai éternellement dans ta mémoire, sourit Nagisa. Et en tant qu’amie, je ne peux pas me permettre de te laisser tomber. Alors… si jamais tu as besoin d’aide, n’hésites pas, je serais toujours là pour toi.
- Je…
La mine sombre de Darksky s’éclaircit quelque peu sous les mots chaleureux de Nagisa.
- Je te remercie beaucoup. Tu es fidèle à ce que j’ai écrit, tu es de loin l’une des personnes les plus chaleureuses qui m’a été donné de rencontrés. Je suis fier d’être ton ami, Nagisa. Ne t’inquiète pas, si j’ai un problème je te contacterai et tu peux faire de même.
- Alors tout va bien. J’espère que l’on se verra pendant ces vacances, même si l’on doit être plus que deux…
- J’espère aussi.
- Ne force pas trop. Je ne veux pas te voir disparaitre comme les autres, demanda Nagisa.
- Je… Ne t’inquiète pas… Je prendrais soin de moi.
Sur ces derniers mots gentils, Nagisa et Darksky se dirent en revoir et se séparèrent.

Nagisa faisait toujours confiance à Darksky. Elle s’était beaucoup inquiétée à son sujet mais ses dernières paroles l’avaient rassurée. Il savait ce qu’il faisait. Il avait déjà pensé au long terme. Sa détermination l’avait impressionnée. Si Nagisa n’était pas encore sure quelle était sa limite, elle se jura qu’elle resterait au côté de Darksky pour s’assurer qu’il ne la dépasse jamais. Le problème à présent était Miyako.

Le lendemain, Miyako et Nagisa se donnèrent rendez-vous de nouveau chez Miyako. Nagisa sonna tard dans la matinée et Miyako lui ouvrit la porte. Elle semblait fatigué et ne s’était même pas donné la peine de s’habiller correctement, c’est en pyjama qu’elle reçut une Nagisa toute propre sur elle.
- Tu veux un café ? Un thé ? Quelque chose ? demanda Miyako.
- Je voudrais bien de l’eau.
- Je vais chercher la carafe.
- Miyako…
- Oui ?
- Pourquoi tu lui as dit ça ?
- Aah… Il faut qu’on en parle déjà ? Râla Miyako.
- Je suis venu exprès pour ça aussi.
- C’est bon, c’est bon. Je vais te le dire. C’est juste que la lourdeur quoi… Pff…
- Désolé…
- Ouais mais non… Je te comprends, t’excuse pas ça va. Alors, tu veux savoir pourquoi j’ai été aussi méchante avec lui ? C’est ça ? demanda Miyako.
Nagisa hocha la tête affirmativement.
- Il m’a mis en colère, voilà tout. J’ai gardé la tête froide depuis leurs morts. J’ai bien le droit d’exploser de temps en temps non ?
- Mais pourquoi dire ça ?
Les yeux de Miyako s’assombrirent.
- Même si tu es la dernière à joindre le groupe, tu connais mon passé non ? J’ai déjà vécu des évènements similaires. Mais je n’avais pas le même rôle. J’ai été actrice à ce moment-là. J’ai appris des leçons du passé. La raison est notre meilleure arme n’est-ce pas ? Alors j’ai mis de côté tous mes sentiments à ce moment pour donner le meilleur de moi-même pour survivre. Nous avions une force : nous nous faisions entièrement confiance. Alors je leurs ai fait confiance. Malheureusement, j’ai été prévenu trop tard et de mauvaises décisions ont été prises. Lorsque Darksky m’a appelé, le mal était déjà fait. Mon raisonnement fut de minimiser les dégâts. Ironiquement, ça a marché. Je suis toujours en vie après avoir rencontré Farvel mais j’ai probablement eu de la chance. La chance d’être la dernière cible.
- Mais alors, et Darksky dans tout ça ?
- J’y viens. J’ai commencé à sentir un changement chez Darksky. Lorsque je suis revenu et que j’ai compris que la haine avait pris le dessus, je me suis brisée. Alors que j’essayais de contenir toutes mes émotions, la colère est passée au travers de ma barrière. J’étais en colère envers Darksky qui n’arrivait pas à se contenir et qui avait un comportement pitoyable. Et même après notre discussion, il a continué à faire des choix stupides.
Miyako prit une pause.
- Il a disparu ! se mit à crier Miyako. Il a disparu ! Puis lorsqu’il a réapparu comme par magie, il s’est mis à se comporter comme Farvel ! Farvel ! Toujours à s’éloigner de nous, rester seul et broyer du noir !
La voix de Miyako descendit d’un ton.
- Alors quand j’ai appris hier, ce qu’il a fait… Il s’est détourné de nous. Il ne nous fait plus confiance. Il n’est même plus lui-même. Son attitude, son regard, ses pensées. Tout a changé. Moi, je voulais simplement qu’on reste ensemble, que l’on se soutienne après ces évènement et… et… que l’on se souvienne.
Miyako éclata en pleur et Nagisa se précipita pour l’enlacer. Les larmes devinrent un torrent et libérèrent toutes les émotions lié plus profond de son être. Miyako ne pouvait plus se stopper.
- Allez, allez… chuchota Nagisa dans l’oreille de Miyako. Vide-toi un bon coup de toute cette négativité. Laisse-toi aller. Tout ira bien.
Nagisa continua de lui souffler des lots réconfortant. Après quelques minutes, Miyako réussit à se calmer. Elle arracha un mouchoir de sa boite posé sur le rebord de la fenêtre et se moucha un bon coup. Elle se laissa tomber dans son canapé et se couvrit ses yeux de son bras.
- Qu’est-ce que j’ai fait encore…
Nagisa sourit, un peu gêné.
- Tout le monde à un coup de barre, un moment dans sa vie. Rappelle-toi de moi.
- Haha… C’est vrai, c’est vrai… Désolé…
- Ne t’excuse pas ! C’est normal ! rougit Nagisa.
Miyako retira son bras de devant ses yeux. Elle observa brièvement Miyako puis se leva d’un coup sec et prit le visage de Nagisa entre ses mains.
- Mais ! Qu’est-ce que tu f…
- Tu es jolie quand tu rougis. Tu me donnerais presque envie de te…
- Arrête ça ! Cria Nagisa en se levant, se débarrassant des mains de Miyako.
- Rhô, ça va ! Je te taquine, c’est tout !
- Eh ben, pas comme ça ! bouda Nagisa.
- Je fais comment alors ? Tu me donnes le mode d’emploi ?
- Tu…
Nagisa se tut, ne sachant quoi dire. Miyako fixa Nagisa du regard et fit un grand sourire.
- Merci Nagisa. Tu m’as redonné le sourire. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi.
Nagisa qui s’était mis de dos, marmonna des phrases incompréhensibles
- Qu’est-ce que tu as dit ? demanda Miyako.
- Mais arrêtes avec ça !
- Qu’est-ce que tu peux être susceptible, dis donc !
Un silence s’installa.
- Tu veux manger ? demanda Miyako.
Les deux filles continuèrent de discuter après coup. Elles parlèrent de tout et de rien. A un moment, le sujet de la conversation revint vers Darksky. Miyako maintenait sa position de défiance envers Darksky. Elle ne voulait plus le revoir. Elle compta sur Nagisa pour lui porter de l’aide. Elle, elle ne pouvait plus le supporter. Nagisa se résigna à accepter la séparation de Miyako et Darksky.
Elles parlèrent aussi d’Armageddon et de son inaction. Elles conclurent qu’elles devaient se préparer durant ces vacances pour l’affronter lorsqu’il reviendrait. Elles devaient s’entrainer. Nagisa apprit au cours de la discussion que la fatigue visible de Miyako était due à ses recherches intensives qu’elle avait entrepris durant la nuit ce qui résultait d’un court sommeil.
Miyako avait téléphoné à Hélios pour lui demander si c’était lui qui avait appris à Darksky l’existence de ce pouvoir. Il confirma et précisa que c’était lorsque Darksky était à Paris dans sa recherche de Farvel. Miyako l’informa de toute la situation et cela attrista Hélios. Durant cette même conversation, Hélios leurs avaient proposé de le rejoindre à Paris pour s’entrainer pour faire face à Armageddon. Miyako et Nagisa se mirent d’accord pour y aller. Miyako expliqua ensuite ce qu’elle avait découvert de plus à propos du ‘Memory Entropy’ grâce à ce que lui avait dit Hélios et ses recherches sur internet.
Le ‘Memory Entropy’ était l’un des pouvoirs les plus puissant que des humains puissent utiliser. Il est comparable à beaucoup d’autres pouvoirs comme celui de Farvel. Ce qui le rendait plus fort que les autres, c’est sa source d’énergie, la mémoire. En général, plus un pouvoir est grand plus le sacrifice l’est. Sacrifier les fondements de son esprit était l’un des plus grands sacrifices qu’un être humain pouvait faire. Contrairement à la chair, l’esprit était un pilier dans la manipulation d’énergie. C’est un des catalyseurs le plus pur. Sacrifier son esprit, c’est se perdre entièrement. C’est presque comme mourir sauf que l’enveloppe corporelle reste. C’est presque devenir une nouvelle personne mais pas vraiment non plus. C’est fusionner son esprit directement avec le vide. Et tous ceux qui avaient eu le courage d’apprendre et maitriser ce pouvoir, aucun n’avait resté le même et aucun n’avait réussie à le maitriser complètement. Miyako s’inclina devant le courage téméraire de Darksky d’apprendre un tel pouvoir. Nagisa rétorqua qu’il avait trouvé un bon moyen de contourner ce défaut en notant sa vie pour qu’il puisse la lire et savoir qui il était. Miyako approuva que ce fût un bon moyen mais que ça ne change pas le fait qu’il ne soit plus celui qu’il était. La dernière chose qu’expliqua Miyako est que Darksky doit posséder des souvenirs en utilisant son pouvoir car s’il s’avérait qu’il ne lui resterait plus de ressources, alors la ‘Memory Entropy’ s’attaquerait directement à sa mémoire reflexe et il perdrait les fonctions basiques comme respirer.
La nuit tombait et après de longues heures de discutions, Nagisa repartit chez elle. Le lendemain, elles étaient toutes les deux parties à Paris.


Ce qu’il restait de Darksky méditait au milieu de la plaine herbeuse. Il faisait chaud au milieu de ce mois d’Aout. C’était sa routine quotidienne. Le matin, il venait se rendre au milieu de ce champ et il méditait jusqu’au zénith. Il devait mettre ses pensées au clair pour maitriser ses souvenirs avant d’entamer l’entrainement. Mais cette journée, ce fut beaucoup plus difficile. Si Darksky avait perdu toutes traces de son passé. Il rédigeait chaque jour un compte rendu de la journée. Tout ce qu’il avait fait était compilé et sauvegardé dans son ordinateur, son téléphone, le cloud et imprimé en tant que journal de bord. Puis à la fin du mois, il résumait tous ce qu’il y avait eu d’important et l’ajoutait à « L’histoire de son passé », son livre relatant de sa vie. Après chaque utilisation de son pouvoir, il lisait pour se remémorer ses objectifs, ce qu’il aimait, et surtout ce qu’il était. S’il oubliait de se souvenir, il découvrirait une marque sur son poignet qui l’indiquera de lire son histoire qui se trouvait dans sa poche. Son corps même était marqué par sa détermination. La détermination de protéger.
Toujours dans sa méditation, il se remémora activer la ‘Memory Entropy’ pour la première fois et perdre son premier souvenir. Le cout était de sacrifier son souvenir le plus chère, comme pour prouver que l’on s’était entièrement détaché.
Ce jour-là, il oublia Laura. Heureusement, il fut précautionneux et avait déjà écrit la base élémentaire de son passé. Mais ce fut terrifiant. Il savait pertinemment qu’elle était son souvenir le plus chère à ce moment-là et… c’était comme si elle n’avait jamais existé. Il mit plusieurs heures avant de se rendre compte en lisant des notes que c’était une « Laura » qui ne se souvenait plus. Il passa tout son passé en revue et n’arrivait pas à cerner ce qui manquait. Il n’avait jamais connu de Laura. Non. Il y avait Miyako, Nagisa, les défuntes Saya et Marie et puis le groupe d’Hélios. Mais il ne se souvenait pas de cette Laura qui semblait pourtant si importante dans sa vie. Il avait découvert que c’était son premier amour et une amie depuis son enfance. Qu’elle était morte par la main de Farvel et qu’elle était l’une des principales raisons de son utilisation de ‘Memory Entropy’. Le néant. Il avait tout oublié. Ce jour-là, Il ressentit l’une des terreurs les plus viscérales. La terreur de perdre tout sens à ses actions. A partir de ce jour-là, il consigna toute sa vie dans les moindres détails de sa mémoire déjà faiblarde. Puis une fois sûre d’avoir consigné ce qu’il fallait, il commença l’entrainement. Il avait constaté qu’il perdait énormément de souvenir à chaque entrainement. Alors il commença à rédiger les comptes rendu de la journée quotidiennement. Les jours passèrent et il sentit qu’à chaque entrainement, il maitrisait de plus en plus le pouvoir et il perdait de moins en moins de souvenirs. Mais il avait déjà perdu tant de souvenirs. Tous ce qui constituait son essence, son être, s’était dissipé. Chaque jour, il lisait le journal d’une personne qui n’était plus lui. Qu’était-il donc ? Celui qui protégera.
Son esprit se concentra enfin et il atteignit le vide nécessaire pour commencer l’entrainement. Mentalement, il visualisa dans sa mémoire et attrapa différents souvenirs. Ces souvenirs brulèrent et tout à coup une aura d’énergie l’enveloppa. Il ne devait pas la laisser s’échapper, il devait la contenir, la dresser, la maitriser et la déployer contre ce que se mettrait en travers de la vie de ceux qu’il rappelait aimer autrefois.


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Jeu 18 Jan - 13:03
Chapitre 14 : Vivre la vie d'un autre

Le ciel était à feu et à sang. Le tonnerre grondait et la pluie battait de son plein. Dans la banlieue en ruine de Paris, se dressait un gigantesque dragon rouge dans le ciel. Autour de lui, les flammes de la destruction s’étaient emparées de la métropole de la mode. L’armée avait été balayée et le dragon dominait de toute sa puissance, les derniers résistants à l’apocalypse imminente. Seuls Hélios, Nagisa, Miyako, Draco et Angela se dressaient face à l’arbitraire destin. Ils s’étaient entrainés tous l’été pour faire face à leur ultime adversaire et les voici dans un face-à-face. Mais ils étaient déjà épuisés. Ils déjà avaient combattus les agents d’Armageddon, les avaient défait et avaient couru jusqu’à ces ruines.
Ils lancèrent l’offensive en premier. Des déchainements de lumières et de puissances parcouru les cieux, s’attaquant à l’immense dragon. Malgré les nuages noirs cachant le soleil, la lumière des énergies étaient aveuglantes. Mais les attaques ne semblaient n’avoir aucun effet sur le titanesque lézard volant. Après tous ces déchainements, ils en étaient rendus au même stade qu’au départ, encore plus épuisés. Tout espoir semblait perdu. Seul la fin du monde leurs étaient destiné… jusqu’à ce que la silhouette d’un homme marchant face au vent, son foulard flottant dans les airs et son pull à capuche trempés par la pluie, n’arrive.

Darksky marcha à une allure tranquille face à Armageddon. Il passa devant le groupe de résistants abasourdi, sans leurs donner le moindre regard. Alors à peine en-dessous du dragon, il leva la tête vers la bête. Sa capuche tomba, laissant apparaitre ses cheveux d’ébènes. Il leva son bras en direction d’Armageddon, l’index levé. Tout à coup, une aura monstrueuse l’enveloppa. Sa puissance était-elle qu’elle créa un vent, de la puissance d’un blizzard tout autour de lui, repoussant même la pluie. Hélios, Draco, Angela, Nagisa et Miyako avaient du mal à se maintenir debout face aux rapides rafales continues. L’aura disparue et un éclair aveuglant surgit au bout de son doigt. Un rayon énorme remplaça l’éclair et alla percuter le dragon. Contre toute attente, le rayon ne le transperça pas mais se diffracta au contact de son écaille pourpre. Mais la force du rayon fut telle que la bête fut repoussé en arrière, chose que même le groupe de résistants n’avaient su faire.
Mais Darksky ne s’arrêta pas à sa maigre victoire et d’un appui, il se propulsa dans les airs pour se mettre au même niveau que son adversaire. A son approche, le dragon envoya sa queue à sa rencontre. Darksky arma son poing. A l’impact, une onde de choc créa une nouvelle rafale encore plus violente projetant toutes particules hors du combat. Les deux combattants furent repoussés et Darksky se laissa retomber sur le sol. Il atterrit avec souplesse et arma ses jambes pour un nouveau saut. Il s’envola une nouvelle fois. Les deux entités s’entrechoquèrent une nouvelle fois, se blessant mutuellement. Puis elles recommencèrent. Encore. Et encore.
Les ondes de chocs s’enchainèrent, le temps entre deux impacts se raccourcit de plus en plus. Vu de l’extérieur, Darksky semblait voler. Le groupe se regarda mutuellement et se mit d’accord pour porter de l’aide leur seul espoir. Alors que Nagisa s’arma, Darksky se matérialisa devant eux.
« N’essayez pas de m’aider ou vous mourrez. »
Puis il disparut et une nouvelle onde de choc retentit. Tous baissèrent les bras. Ils ne pouvaient pas gêner leur sauveur. Ils ne pouvaient que rester spectateur.

Après un dernier impact, les deux combattants prirent une pause de quelques secondes. Les vêtements de Darksky étaient en lambeaux et sa peau écorchée à de multiples endroits. Les écailles d’Armageddon étaient dans le même état. Le dragon fit matérialiser une lance gigantesque qu’il prit dans ses griffes. En réponse, Darksky fit apparaitre dans sa main une longue et large épée noire composée d’énergie instable. Les contours de sa lame étaient impossibles à distinguer et sa surface grésillait en permanence. Il sauta à nouveau et les deux armes s’entrechoquèrent. Les échanges reprirent à la même rapidité.
Lors d’un impact, Darksky réussit à passer par-dessus la lance et atterrit sur le cou du lézard titanesque. Le dragon, sentant un danger imminent commença à gesticuler dans tous les sens et à ramener sa lance pour se défendre. Mais il fut trop lent. Un énorme rayon d’énergie partit du doigt de Darksky et percuta directement la tête d’Armageddon. Il fut noyé sous la puissance de son adversaire. Si le rayon avait commencé par se diffracter sur ses écailles, le rayon se dispersa de moins en moins jusqu’à ce qu’il remplace entièrement la gueule du dragon. Darksky arrêta le flux d’énergie et sauta. Une fois dans les airs, une gigantesque épée se matérialisa dans ses mains. Une épée presque aussi grande que le dragon et les cieux. En retombant, il transperça le corps du dragon déjà grandement affaibli et une libération énorme d’énergie illumina la métropole. Le dragon enveloppé d’une lumière divine, se dissout en une infinité de poussière brillante. La poussière embellit le ciel et les nuages. Les nuages se dispersèrent autour de l’endroit où se trouvait auparavant le dragon et une chaleureuse lumière remplaça l’obscurité et la pluie. Dans ces rayons de lumière, Darksky tomba, inconscient.
La première personne à réagir fut Miyako qui se précipita vers l’endroit d’atterrissage. Jamais elle ne pouvait rejoindre le lieu avant qu’il n’atterrisse et elle le vit percuter le sol poussiéreux. Un nuage de particules opaques se forma autour du lieu d’impact. Miyako arriva quelques secondes plus tard et fit disparaitre la poussière. Elle vit le corps meurtrit de Darksky et sa vision se brouilla. Des larmes coulèrent inconsciemment. Elle prit la tête de Darksky sous son bras et essaya de le réveiller.
- Darksky ! Ne crois pas que tu as le droit de mourir comme ça Darksky ! cria Miyako. Réveille-toi ! Allez !
Les yeux de Darksky s’ouvrirent lentement mais surement. De grands sourires apparurent sur les visages de Miyako et des autres qui l’avaient rejoint.
- Ah merci ! Ne me fais plus jamais peur comme ça ! dit Miyako, soulagé.
Les yeux de Darksky s’ouvrit pleinement et observa les personnes qui étaient autour de lui.
- Désolé mais… qui êtes-vous ?... demanda Darksky avec un sourire gêné.


Darksky était retourné dans, ce que ses prétendus écrits, décrivaient être sa maison. Il avait tout oublié de sa vie. Tout. Ce qui lui restait était ses « amis » et « l’histoire de sa vie ». Selon Nagisa, il avait eu un pouvoir permettant d’effacer ses souvenirs pour devenir plus fort et que, dans son combat contre Armageddon, il aurait puisé au maximum de ses souvenirs. Le voilà alors amnésique. Pour lui, sa vie avait commencé dans les bras de Miyako.
Il avait tout d’abord cru à un canular, une blague orchestré de toute pièce mais si c’était le cas, elle était inutilement longue et très perverse. Il avait donc opté de croire à leur version et avait entrepris de redécouvrir tout son passé. La lecture de son livre et de tous les comptes rendus quotidiens a été longue mais il était maintenant doté de son passé personnel. Les résultantes étaient qu’il ne pouvait plus utiliser le ‘Memory Entropy’ car il avait tout oublié et qu’il avait juste l’impression d’avoir lu un livre de fantasy pour jeune adolescent. Mais cela lui avait permi de comprendre son âpre mélancolie qui le hantait en permanence.
Il avait utilisé les derniers jours des vacances d’été pour récolter un maximum d’information à propos de lui et de ses proches. Dans seulement quelques jours il se rendrait à l’université pour ses premiers cours. Il s’était inscrit en licence histoire et cela était plutôt ironique. Qui de mieux placé pour transmettre les souvenirs qu’une personne amnésique ? Mais il comprenait pourquoi son passé avait choisi cette voix et il l’acceptait. Quel terrible sentiment de commencer au plein milieu d’une partie. Il ne voulait plus jamais avoir à connaitre cette terrible sensation. Alors il savoir étudiera l’histoire et la transmettra aux autres.
Alors en pleine réflexion, quelqu’un toqua à la porte. Il se souvint que Nagisa et peut être Miyako devait passer pour venir prendre des nouvelles et il s’empressa d’ouvrir la porte. Comme prévu, le visage radieux de Nagisa apparut dans l’encadrement mais il ne vit aucune Miyako.
- Désolé, je n’ai pas réussi à la convaincre, s’excusa Nagisa. Elle peut être assez têtue avec ses décisions.
- Ah… Il n’y a pas de problèmes. Viens rentre.
- Merci.
Nagisa rentra et laissa ses chaussures à l’entrée. Darksky lui proposa un café qu’elle accepta et après que la boisson fut servi, ils s’installèrent tous deux dans le salon, sur les sofas, autour d’une petite table basse où étaient posés les tasses.
- Ça va ? demanda Nagisa. Tu n’es pas trop perdu avec ta nouvelle vie ?
- Oui, ça va. Je dois dire que je me suis habitué assez vite. J’ai l’impression d’avoir repris des habitudes.
- C’est parce que tu as gardés de la mémoire reflexe et tu as encore tes réflexes quotidiens.
- Oui, probablement. Hum… J’ai finis de lire des comptes rendus récemment et j’ai noté que j’ai, parait-il, eu une embrouille avec Miyako, il y a deux mois environs. C’était à propos de la ‘Memory Entropy’. Est-ce pour ça qu’elle n’est pas venue ? questionna Darksky.
- Oui, répondit Nagisa avec un air triste. Elle était fermement opposés à ce que tu... que ton ancien toi utilise cette voie et elle a décidé de ne plus te parler.
- Jusqu’à quand ?
- Je ne sais pas vraiment. J’ai cru que c’était le bon moment à présent mais…
- Alors on ne peut rien y faire, répondit gentiment Darksky avec un sourire.
- Oui, c’est à elle de se décider…
Un silence s’installa et Darksky en profita pour boire une gorgée puis reposa sa tasse. Il profita de cette pause pour observer Nagisa. L’ambiance de la conversation était semblable à deux amis d’enfance qui se rencontraient bien des années plus tard. Ils se parlaient respectueusement, avec une petite gêne permanente.
Il se demanda une nouvelle fois comment il avait réussie pour connaitre de telles beautés. En se souvenant des photos de toutes ses « amies », il n’en avait pas vu une seule qui n’avait pas un éclat quelques parts. Elles avaient toutes une petite chose qui les rendaient unique. Nagisa était une tendresse infinie couplée d’une mignonne gêne. Miyako en revanche était une rationaliste hors pair au caractère flamboyant. Saya était une magnifique blonde qui avait à cœur, l’humeur de son prochain. Marie était sa sœur, un ovni de par ses pouvoirs et de par sa facilité à parler juste. Et Laura, son premier amour. Elle avait la dureté d’un diamant au cœur chatoyant d’une rare intelligence. C’est ce qu’il avait lu dans ses écrits et de ce qu’il avait observé sur Nagisa et Miyako, il ne s’était pas trompé. Il avait été entouré par ce qui semblait une compagnie irréprochable. Et maintenant… il ne restait que Nagisa. Trois avait déjà quitté cette Terre et une ne lui parlait plus. Et tous ces changements avaient une origine : Farvel. Ses écrits de le dépeignaient comme un être spécial, que le destin à eut le malheur de mettre à travers son chemin. A cause de son caractère,Darksky avait attiré ses foudres. Il avait tellement perdu qu’il s’était permit de sacrifier sa propre âme. Lui, qui constatait à présent les conséquences réelles de son sacrifice, il pensa que son ancien lui avait sous-estimé le cout de son sacrifice. Son ancien lui n’a pas dû prendre en compte qu’en s’effaçant, il avait fait du mal à la vie de tous ses proches et à lui-même. S’il devait refaire son passé, le nouveau Darksky n’aurait probablement pas sacrifié autant. Mais il ne pouvait changer le passé.
- Nagisa ?
- Euh… oui ?
- Cette Laura que j’ai écrite, était-elle vraiment mon premier amour ? Était-elle vraiment tous pour moi ?
- Oui. Même si vous vous êtes rendu compte un peu tard…
- Alors, je comprends mieux pourquoi j’en suis arrivé là. Haha… J’ai vraiment sous-estimé les effets de la ‘Memory Entropy’.
- Ce que je sais, c’est que tu étais prêt à tous et que tu y étais préparé à perdre toute ta mémoire. Je t’ai fait confiance. Finalement, c’est grâce à toi que l’on a battu Armageddon.
- Un combat que je ne me souviens plus avoir mené.
Nagisa ne répondit pas immédiatement, laissant un nouveau silence s’installer. Quelques secondes plus tard, elle reprit.
- Je vais bientôt partir. Dans quelques jours, je serais à Lyon et j’entamerais ma première année de prépa.
- C’est ton école où l’on travaille très très dur tout le temps ?
- Oui. Alors bientôt, je ne pourrais plus être aussi présente que maintenant pour toi. Alors… j’aimerais passer encore du temps avec toi avant que je parte. Comme ça, tu ne seras pas perdu. Miyako aussi partira. Elle sera à Paris pour rejoindre une autre prépa. Tu seras tout seul ici. Alors il faut vraiment que tu te sentes vraiment bien.
- Comme je te l’ai dit, j’ai déjà repris pas mal d’habitude que je devais avoir avantr. Tu m’as déjà fait visiter la ville un paquet de fois, je pense que c’est bon maintenant.
- Si tu le dis.
Un nouveau silence s’installa.
- Pas d’autres nouvelles du coup ? demanda Nagisa.
- Nope.
- Eh bien, je pense que je vais y aller. Je dois encore préparer mes affaires pour le déménagement et d’autres choses à régler.
- D’accord.
Darksky raccompagna Nagisa qui n’était resté finalement qu’un bref instant et ils se dirent en revoir.


La vie reprit son cours et les mois, puis années passèrent. Miyako avait à présent vingt-trois ans. Elle déambulait à travers les rues de Paris. Cela faisait quatre ans qu’elle habitait sur Paris. Beaucoup de choses s’étaient passés depuis la défaite d’Armageddon mais rien de vraiment aventureux. Elle suivait juste une vie normale comme elle l’avait toujours souhaité. Son école préparatoire de médecine lui permit d’arriver à l’université où elle a continué dans la même voie et la voici maintenant en première année de master. Ses deux années de prépa avaient été dures mais elle profitait à présent d’un rythme plus tranquille dans la vie et elle l’appréciait. Elle ne savait pas encore dans quelle branche elle partirait encore.
A la fin de la prépa, elle avait enfin prit son courage à deux mains pour avouer ses sentiments à Nagisa. Elle ne savait pas vraiment depuis quand elle en avait, mais ils s’étaient développés de plus en plus au cours du temps jusqu’à ce qu’ils deviennent trop dur à supporter. Dans ses souvenirs, elle n’avait jamais trop eu d’attirance envers les garçons, même si elle n’avait jamais exclus la possibilité d’aimer un homme. Mais à la place d’un homme, c’est Nagisa qui avait pris sa place dans son cœur. Peut-être était-ce un traumatisme restant ou qu’il n’y avait que Nagisa qu’elle connaissait vraiment mais peu importe, elle l’aimait.
Après un moment d’incertitude, Nagisa avait accepté sa proposition et elles vivaient maintenant ensemble dans un appartement à Paris. Nagisa s’était lancé dans des études en informatique après sa prépa et avait rejoint une école d’ingénieur. Elle avait suivi la voie classique et la plus efficace. Miyako n’aurait jamais cru la voir dans cette voie mais parait-il que ses premiers cours en informatique l’avaient passionnée et qu’elle avait décidé de continuer.
Et à propos de Darksky… elle ne lui avait jamais reparlé depuis la défaite d’Armageddon. Elle le regrettait à présent mais elle n’avait jamais eu le temps de lui parler depuis. Elle n’était redescendue qu’une seule fois de Paris et Darksky était déjà partie dans une autre ville pour ses études. Cependant, elle avait entendu de la part de Nagisa, qu’il s’était installé sur Paris à présent. C’était pour ses études également. C’était pour ça qu’elle traversait les rues de Paris. Elle se rendait chez lui. Nagisa l’avait contacté et avait eu son adresse. Miyako n’avait aucunement prévenu de son arrivée et elle comptait lui faire la surprise. Il devait probablement être chez lui en cette fin d’après-midi du dimanche. Elle contente, elle pouvait enfin rompre sa promesse stupide.

Miyako se tenait devant l’interphone d’un immeuble et avait sonné. Elle attendit une réponse.
- Oui ? demande une voix masculine grésillante.
- C’est Miyako, ouvre moi.
- Ah… Je t’ouvre.
La porte se débloqua et Miyako entra. Elle monta les escaliers et à chaque marche, les battements de cœur s’accélérèrent. Quatre ans qu’elle ne l’avait ni vu, ni parlé. Son cœur se serra. Que faisait-elle à venir ici ?
Elle se tenait devant la porte d’entrée de chez Darksky. Elle prit son courage à deux mains. Elle ne pouvait plus retourner en arrière. Elle toqua.
La porte s’ouvrit et elle découvrit le visage d’un Darksky un peu vieillit. Il avait maintenant une barbe de trois jours qu’il n’avait pas auparavant. Il était habillé d’un t-shirt noir un peu trop long et d’un jean tout ce qu’il y a de plus classique. Il avait l’air à la fois intrigué et fatigué.
- Salut, dit-il.
- Euh… salut… répondit Miyako prit au dépourvu.
- Ça fait longtemps…
- Oui…
Une troisième voix féminine cette fois s’éleva du fond de l’appartement.
- C’est bien elle ?
- Oui ! répondit Darksky en levant la voix. Allez viens, entre. Installe-toi.
Miyako toute gêné, entra dans le petit appartement. Elle prit soin de déposer sa veste sur l’un des portes manteaux accrochés au mur et d’enlever ses chaussures puis entra dans le salon. Elle croisa alors une jeune femme qui devait avoir son âge. Elle était une brune, pas spécialement grande, aux yeux d’un bleu acier, tellement profond que Miyako crut s’y perdre au premier échange de regard.
- Enchanté, salua la jeune femme en venant faire la bise à Miyako. Je suis Laura, la copine de Michel.
Miyako mit plusieurs secondes à ingérer l’information.
- La copine de… Michel…
- Oui oui, je sais que c’est dur à croire quand on le connait mais on est bien ensemble, affirma Laura avec un grand sourire.
- Laisse tomber Laura, intervint Darksky, ce n’est pas pour ça qu’elle fait une tête bizarre. Viens donc t’installer Miyako. Je ne m’attendais pas à te voir… Je n’ai pas préparé grand-chose…
- Ce n’est pas grave, je ne comptais pas rester longtemps de toute façon. J’ai juste entendu que tu t’étais installé sur Paris récemment alors je suis venu prendre de tes nouvelles.
- Je vois… je te laisse t’installer dans le fauteuil. Laura ? Tu veux bien nous préparer un thé ou quelque chose ?
- Oui, bien sûr. Je le fais tout de suite mon cœur.
- Tu es un ange mon cœur, remercia Darksky. Alors Miyako, que me vaut l’honneur de ta visite ? Si je prends que mes souvenirs, je ne t’ai quasiment jamais parlé, ni vu.
- Oui, ça fait quatre ans… Je suis simplement venu prendre des nouvelles de toi. J’étais pas mal occupé ces dernières années et quand j’ai voulu te revoir, tu étais ailleurs.
- Oui en Norvège.
- C’est ça. Donc…
- Avant de parler de moi, dis-moi ce que tu as fait toi. Parce que même Nagisa m’a très peu donné de nouvelle de toi. J’ai entendu dire que tu t’étais mis avec elle mais ça fait déjà un bon de temps je crois.
- Oui, oui. Ça fait un an et demi que l’on s’est mise ensemble.
- Mes félicitations, même si elles sont un peu en retard alors.
- Merci.
- Je n’ai pas eu l’occasion de vous voir, Nagisa et toi ces dernières années. Mon année à l’étranger ne m’a pas aidé…
- Tu es allé où ?
- Je suis partie en Norvège, à Oslo pour finir ma licence d’histoire.
- Oh ! C’est bien ça !
- Oui, c’était sympa. Tu fais quoi maintenant ?
- Je suis en quatrième année de médecine.
- Eh ben…
- Je te rassure, ça parait incroyable dis comme ça mais sinon…
- Oui, je vois…
Laura revint alors avec un plateau composé de trois tasses de thé et de petits biscuits, elle les posa sur la table et alla se coller à côté de Darksky dans le canapé. Tous prirent une gorgée de thé et entamèrent les biscuits. Après une gorgée, Miyako demanda.
- Sans vouloir être impertinente, ça fait combien de temps que vous êtes ensemble ?
- Je crois qu’on a commencé à sortir ensemble il y a un an non ? C’est bien ça Michou ?
- Oui, à peu près. On était les rares francophones à être à Oslo alors ça s’est fait tout seul, disons, continua Darksky.
- J’ai entendu dire que tu étais une amie du lycée, changea de sujet Laura.
- Oui, c’est ça. On s’est rencontré lors de la deuxième année si je ne me trompe pas.
- Oh ! Michou me parle rarement de ses proches. En même temps, il est un peu amnésique alors c’est compliqué, dit Laura avec un petit rire.
- Tu es au courant ? interrogea Miyako.
- Oui, je lui ai dit bien sûr, répondit Darksky. Que je suis un amnésique et que je ne me souviens de rien de ce qui s’est passé avant l’été de mes dix-huit ans.
- Après, tu as quand même tous enregistré dans tes livres, dit Laura. Tu n’es pas entièrement amnésique.
- Oui, c’est vrai, confirma Darksky. Mais bon, ça fait toujours bizarre
Un silence. Darksky en profita pour prendre sa tasse.
- Alors, tu fais quoi maintenant comme étude ? demanda Miyako.
- J’ai fini ma licence d’histoire et je fais un master dans ce qui est patrimoine culturel, répondit Darksky. J’espère devenir prof après ça. J’aimerais bien enseigner au lycée, même si je vais probablement tomber dans un collège et haïr mon job.
- Ne dis pas ça ! gronda Laura. Ca va te porter malheur !
- En même temps, j’ai de quoi l’être…
- Quel pessimisme ! s’exclama Laura en faisant une moue.
Personne ne parla pendant quelques secondes.
- Ah… Excusez-moi, mais je dois aller vérifier quelque chose sur le pc. Je reviens dans cinq minutes.
Darksky se leva et disparut au coin de la porte laissant Laura et Miyako seule dans le salon accompagné d’un petit silence. Ce fut Miyako qui le brisa en premier.
- Ca va la vie avec Dar… Michel ?
- Oh, tu peux l’appeler Darksky si tu as envie. Il m’a expliqué ses problèmes de noms. Mais il n’utilisait jamais ce nom-là lorsque je l’ai connu. Il a dû l’abandonner. De toute manière, j’aurais du mal à l’appeler comme ça, je préfère Michel. C’est plus mignon et puis je me suis habitué. Mais sinon, oui, ça va bien. Je dois t’avouer qu’il peut être très négatif parfois, chuchota Laure en faisant la confidence. Mais je l’apprécie beaucoup. Il donne l’impression d’être inatteignable et insensible mais au fond de lui, il y a un petit cœur tout chaud qui attend d’être câliné par moi.
- Je vois, vous avez l’air de bien vous entendre.
- Je n’ai jamais regretté d’être sortie avec lui.
- C’est une bonne chose. Je dois avouer que j’étais plutôt inquiète en venant ici, mais au final, je me suis fait des soucis pour rien… Il est bien entouré.
- Oui, c’est vrai. Je peux dire que moi aussi, je suis bien entouré. Il m’a beaucoup aidé lors de mes périodes difficiles à passer le cap. Actuellement, on est plutôt tranquille. On fait chacun nos études de notre côté.
- Tu fais quoi ?
- De la sociologie.
- Ah ! C’est intéressant ça non ?
- Très ! Mais, ça va être compliqué de trouver du travail, rigola Laura.
- Je m’en doute.
Un nouveau silence.
- Vous avez passé des moments difficiles non ? demanda Laura. Michel m’a raconté. Ça n’a pas dû être facile pour vous tous.
- C’est vrai que ça n’a pas été facile mais avec les années, on surmonte.
- C’est assez ironique que j’ai le même prénom que son premier amour.
- Oui, ça m’a assez perturbé, je dois avouer.
- Haha ! Oui, je m’en suis rendu compte, approuva Laura.
- Eh bien, on s’amuse par ici, interrompit Darksky en revenant dans le salon.
- Comme des petites folles, continua Laura avec un grand sourire.
Les jeunes adultes continuèrent de discuter pendant un long moment. Ils parlaient de leurs vies avec légèreté. C’était tous ce qu’il y avait de plus banal. Alors que la nuit commençait à tomber, Miyako regarda l’heure sur sa montre.
- Je pense que je vais y aller, il commence à se faire tard.
- Ah oui ? Dommage, j’aurais bien aimé discuter plus longtemps, déclara Laura avec un sourire.
- Ce sera toujours possible de le revoir hein, répondit Darksky. Elle ne va pas disparaitre en sortant de la maison, dit-il avec un fond de sarcasme. Et puis, je pense qu’on se reverra.
- Oui, approuva Miyako. Avec plaisir.
Miyako se dirigea alors dans le hall d’entrée et mit ses chaussures et sa veste, dit en revoir au couple et sortit de l’appartement. Une fois arrivée dans la rue, elle regarda à la fenêtre où se trouvait l’appartement de Darksky.
« Au final, la vie continue », murmura-t-elle dans un nuage de vapeur.

Fin.


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