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- Heart
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[Fic] Une vie de Prépa
Dim 3 Sep - 0:42
Bon, ca faisait une éternité que je n'avais pas écrit mais certaines circonstances m'ont poussé à reprendre et à commencer un projet sérieux, en l’occurrence un roman sur les deux années de goulag que j'ai vécues! du coup, il y a pas mal de private joke avec des potes, de anecdotes réelles ou non et d'autres trucs sympathiques. Je sais pas trop à quelle régularité je posterai mais je compte bien avancer la dedans :3
et oui, c'est inspiré de clannad par moment, pas la peine de le faire remarquer :3
Prologue
Chapitre 1 : Routine
Chapitre 2: la guilde
et oui, c'est inspiré de clannad par moment, pas la peine de le faire remarquer :3
Prologue
- Spoiler:
https://www.youtube.com/watch?v=5KMzDVf2Bx4
Un jour, je me suis rendu compte que je n’avais rien. Je regardais passer ma vie au lieu de la vivre, J’accompagnais les rires et les sorties de mes amis au lieu d’en profiter, je subissais le destin au lieu de le forcer. Mais tout cela, je ne le comprenais pas. Après tout, c’était ma routine depuis toujours : me lever le matin, aller en cours puis rentrer chez moi et dormir avant de recommencer le même cycle, éternellement.
Je ne détestais pas cette routine, mais je ne l’appréciais pas non plus. Pour moi, le monde n’était ni noir ni blanc, il était gris et cela me convenait. Peut-être parce que j’avais oublié à quoi pouvait bien ressembler les couleurs ou peut-être avais-je peur d’échouer en essayant de peindre mon monde ? Dans tous les cas, je ne voulais pas changer les choses, attendant le jour où elles changeraient d’elles-mêmes.
Mais, même si je n’agissais pas, je rêvais au fond de moi de trouver un catalyseur, quelque chose ou quelqu’un qui me donnerait envie d’avancer, qui me donnerait un objectif, qui me donnerait gout à cette vie qui défilait devant mes yeux sans que je puisse la saisir.
Je levai la tête, sortant de mes pensées, pour découvrir un grand bâtiment de pierre à la façade ornée de plusieurs dizaines de statues de grands physiciens, mathématiciens et écrivains. A en juger par l’architecture, il devait dater du dix-huitième siècle…ou peut-être un peu plus tard, je ne savais pas vraiment et ce n’était pas non plus mon ma priorité.
Le trottoir devant l’école n’était pas très large, ce qui devait sûrement occasionner beaucoup d’embouteillages à la sortie, d’autant plus qu’une grille séparait le bâtiment de la rue, faisant perdre encore plus d’espace pour laisser un minuscule passage que personne ne devait jamais emprunter.
La prépa…Un endroit par lequel devaient passer tous les élèves désireux de rentrer dans une grande école au terme de deux années de souffrance et de travail intense. D’après les rumeurs, le travail y était tellement accablant que toute vie sociale disparaissait. Il y avait aussi les khôlles, ces interrogatoires hebdomadaires où des professeurs s’amusaient à tirer sur les élèves et leur rabâcher qu’ils iraient mieux faire de cueillir des pâquerettes…Mais étrangement, tout cela ne me faisait pas peur ni même ne me dérangeait. Cela faisait aussi partie de mon quotidien depuis toujours…
Je m’arrêtai un instant devant le portail d’entrée. Qu’étais-je venu faire ici ? Je me le demandais moi-même. Contrairement aux autres élèves, je n’avais pas d’objectif, pas de rêve de grandeur…mais peut-être était-ce justement dans l’espoir de trouver ma voie que j’étais venu…
https://www.youtube.com/watch?v=hNrXDrs352g
« Excuse-moi, c’est ici l’entrée du lycée ? »
Je me retournai et vis derrière moi une fille essoufflée et visiblement assez stressée par la rentrée à en juger par son regard passant frénétiquement d’un point à un autre du bâtiment.
« Oui, je crois…
-Merci ! Me répondit-elle immédiatement. »
Sans me laisser le temps de comprendre, elle fila à l’intérieur avant de disparaitre dans les couloirs, me laissant à peine le temps de discerner son visage et tout ce que je pus entrevoir fut des yeux aussi verts que le plus pur des émeraudes.
Sans grande conviction, je me remis en marche et je m’engouffrai à mon tour dans ce qui allait pouvoir s’apparenter à une prison pour les deux prochaines années de ma vie.
Chapitre 1 : Routine
- Spoiler:
https://www.youtube.com/watch?v=ZIZzj3e4SJs
La sonnerie retentit, mettant fin au cours d’informatique de monsieur le Bourré – cours à la hauteur de son nom - même si à ce moment-là, il ne restait déjà presque plus personne dans la classe comme à chaque fois. Je serais bien parti beaucoup plus tôt aussi mais la salle était déjà bien vide, je n’osais pas laisser en plus un trou au premier rang.
Je rassemblai le peu d’affaires que j’avais sorties et réveillai mon voisin, Toby de Resphère, qui une fois de plus s’était endormi le nez sur son cours. Je le connaissais maintenant depuis un certain temps puisque nous avions été dans le même lycée par le passé.
C’était un gaillard plutôt bien fait, de type militaire, avec des cheveux blonds coupés très courts, ne laissant aucune mèche tomber sur son front. Son visage était assez carré lui aussi, lui donnant un air de footballer qu’il n’était pas du tout et ses yeux bleus trahissaient une certaine joie de vivre que beaucoup aurait eu à lui envier dans notre environnement. Son style vestimentaire, quant à lui, était toujours très simple : un polo, un pantalon marron, des chaussures en cuir et de temps en temps une veste ou un pull.
Mais, malgré son enthousiasme permanent, il demeurait assez discret et ne désirait pas aller vers les grands groupes bruyants de la classe.
Et dire que malgré ses siestes répétées, il arrivait quand même à être l’un des meilleurs de la classe en informatique…cela me dépassait, moi qui ne comprenais pas grand-chose et ne faisais pas vraiment d’effort pour comprendre.
Ce dernier sursauta lorsque je tapais violemment sur son bureau et il faillit tomber de sa chaise, comme à chaque fois.
« Quoi ? Le cours est déjà fini ? Je ne l’ai même pas vu passer ! S’exclama Toby, les yeux ronds. »
Un autre mystère qui planait sur mon ami : il ne se souvenait jamais de s’être endormi, comme s’il était en pause pendant ses siestes mais lorsque je lui faisais remarquer, il se contentait de pencher la tête sur le côté et d’éclater de rire et j’avais donc abandonné.
Nous sortîmes de la salle et nous prîmes la direction de la cantine, seul endroit de relative tranquillité dans nos journées exténuantes et monotones. Cependant, alors que nous étions lancés dans une grande discussion sur la prochaine khôlle de maths, nous nous retrouvâmes derrière deux autres camarades de classes, eux aussi lancés dans une grande discussion mais sur un sujet pour le moins…étrange…Même si monologue était un mot plus approprié puisque seul l’un des deux parlait.
Le premier était Nikolai Bawailla, un garçon à la peau sombre, portant des lunettes légèrement trop petites pour lui ainsi qu’une éternelle veste beige sombre. Il s’était fait connaitre dans la classe pour ses questions intempestives en maths ainsi que pour les discussions qu’il lançait et dont l’intérêt était plus que discutable la plupart du temps.
L’autre, Angéla Vikturi, était une jeune fille aux grands yeux verts comme l’émeraude et aux cheveux châtain mi-longs qu’elle réunissait souvent d’un même côté de son visage, sur son épaule. Elle s’habillait souvent d’une veste en jean au-dessus d’un t-shirt fleuri bleu marine et noir ainsi que d’un pantalon rouge. A l’inverse de Nikolai, elle parlait assez peu et était même un peu trop discrète et ne faisait souvent qu’écouter sans commenter. Mais elle n’en restait pas moins une des meilleures de la classe, aussi bien à l’oral pendant les khôlles qu’à l’écrit…
« Dans mon livre sur « comment être sociable », j’ai lu que les humains devaient s’entraider pour progresser et non se tuer à coup de remarques insultantes et de piques mal placés ! S’exclama Nikolai en faisant de grands gestes avec les mains.
-Oui…Certainement…Lui répondit Angéla avec un léger sourire mi- amusé, mi- gêné.
-Allons bon, qu’est-ce que c’est encore que ça ton livre sur « comment être sociable » ? Soupirai-je.
-C’est une étude très sérieuse menée par un sociologue reconnu, Hikari ; rétorqua-t-il.
-Je t’ai déjà dit de ne pas m’appeler comme ça. Moi c’est Louis, pas Hikari…
-Moi je pense que parfois, on a besoin de se faire un peu secouer pour progresser ; reprit Toby.
-Donc c’est normal que madame Ecrevys me harcèle ainsi tous les jours ? Parfois j’ai envie de l’attraper et de lui faire la même prise que Sasuke à Naruto ! »
Nikolai poussa un pseudo cri de ninja qui attira l’attention de toute la file d’attente sur nous et Angéla grimaça, n’aimant visiblement pas être le centre d’attention.
« Tu ne viens pas dire qu’il vaut mieux s’entraider et non se frapper ? S’amuser Toby, sachant pertinemment qu’il venait de rentrer dans un débat sans fin. »
Je détournai le regard, ne souhaitant pas participer à cela et je vis que la jeune fille avait profité du débat pour nous fausser compagnie…Ce que j’aurais bien fait aussi si on ne m’avait pas pris à parti toutes les trente secondes.
Le déjeuner passa ainsi à débattre de l’utilité de la violence verbale dans l’enseignement, en passant par l’homosexualité des dauphins et les trous noirs sans que je ne puisse trouver un véritable lien logique dans tous ces sujets.
https://www.youtube.com/watch?v=UQqgMs6g5tY
Cette conversation sans queue ni tête ne s’acheva que lorsque nous revînmes devant la salle de classe et que Nikolai aperçut son « rival » devant la classe, un certain Malavai Taillerant, un garçon à la coupe de cheveux pour le moins extravagante puisque tout le côté droit de son visage était masqué par une épaisse tignasse empêchant même de voir son œil. Son style vestimentaire n’était pas en reste puisqu’il possédait toujours une sorte de Pull remontant jusqu’en haut de son cou ainsi qu’une veste noire se fermant sur le côté et excessivement longue. Pour ne rien arranger, il se tenait souvent les bras croisés sur son torse, dévisageant d’un œil sévère tous les autres élèves.
« Regardez, je vais vous montrer que mon livre n’est pas inutile en abordant mon rival de façon jeune et classe !
-Ta place au premier rang qu’il se fait jeter ; dis-je à Toby en regardant Nikolai s’approcher de son adversaire.
-Pari tenu. »
D’une démarche « jeune et classe », c’est-à-dire en faisant de grands pas et de grands moulinets avec ses bras, notre ami alla vers son rival et s’arrêta à un mètre de lui sans que ce dernier n’ait eu l’air de le remarquer et déclara d’une voix grave :
« Tu ne gagneras pas contre moi, ok ? »
Nous attendîmes quelques secondes une réaction mais Malavai continua à regarder au loin sans se soucier de la gêne occasionnée. Toby se retenait d’éclater de rire en voyant Nikolai agiter les bras pour tenter d’attirer l’attention de son rival, en vain.
https://www.youtube.com/watch?v=ABUuwiIb61s
Cependant, celui-ci finit par avoir un léger sourire aux lèvres et notre ami afficha une mine triomphante.
« Ah, vous voyez que ça marche, je l’ai fait rire ! S’écria-t-il.
-Chector, alors, tu as vu le dernier Tarantino ?
-Oui, c’était un chef d’œuvre ! Le cinéma contemporain avait besoin d’une telle œuvre d’art pour remonter dans mon estime mais là, je trouve qu’il s’est surpassé ! »
Toby craqua et éclata de rire en voyant que Chector, un grand barbu à lunettes rondes et comparse de toujours de Malavai, était apparu furtivement juste derrière Nikolai et que ce dernier avait été ignoré royalement.
« Moi j’ai vu radin hier, c’était vraiment un bon film ! »
Les regards des deux cinéphiles se braquèrent aussitôt sur notre pauvre ami qui s’était enfin fait remarquer…mais pas en bien.
« Radin ? T’es sérieux toi ? Tu compares radin à un chef d’œuvre de Tarantino ? Tu veux que je te défonce ? »
Le regard de Malavai était tellement assassin et empli de mépris que le pauvre Nikolai fit deux pas en arrière, s’attendant visiblement à regretter ses paroles mais heureusement pour lui, Chector intervint et tenta de calmer le jeu…tout en prenant parti pour son ami.
« Non mais Nikolai, Radin, ce n’est pas de l’art, ce n’est même pas drôle ; tenta-t-il d’expliquer.
-Moi j’ai trouvé le film assez bon, il y avait une bonne morale parce qu’on s’attend à ce qu’il arrête d’être radin mais non !
-Ce n’est pas ce que je te dis. Peut-être que l’histoire est bonne mais elle doit servir le film et non l’orienter !
-Laisse tomber Chector, c’est inutile, il ne peut pas comprendre ; lança Malavai en tournant les talons. »
Même si certaines personnes de la classe s’étonnaient encore, je commençais à être habitué à ces débats sans fin même si j’évitais de m’y plonger, histoire de ne pas perdre ma raison avant la fin de l’année.
« Bon, mis à part ça Toby, tu as entendu la rumeur qui court sur la Sup 6 ? Demandai-je pour relever le niveau de la conversation.
-Une rumeur ? Non, que se passe-t-il encore ?
-J’ai entendu dire qu’il y a une fille qui aurait acheté son TIPE mais que personne n’ose lui faire remarquer.
-Pourquoi donc ? Elle fait si peur que ça cette fille ?
-Je ne sais pas trop, ce n’est qu’une rumeur et je ne fais que rapporter ; répondis-je en haussant les épaules. »
https://www.youtube.com/watch?v=e_C2DqC4kR8
Au même moment un courant d’air froid souffla sur nous et la température chuta brutalement. Je levai la tête mais aucun nuage n’était venu obscurcir le ciel bleu azur. Je remarquai alors que toutes les conversations s’étaient tues et que tous les regards étaient braqués sur un point se trouvant derrière moi. Même nos trois cinéphiles avaient arrêté de débattre. En général, cette attitude signifiait soit qu’un prof approchait, soit…
Je me retournai prudemment et c’est là que je la vis, la fameuse rumeur de l’école. Je ne la connaissais pas mais les descriptions correspondaient au physique de la personne s’avançant lentement vers nous : de longs cheveux noir corbeau, une frange irrégulière ainsi qu’une raie sur le côté droit et une barrette à gauche, des yeux bleus perçants et un regard assassin et une expression à glacer le sang faisant passer Malavai pour un enfant de chœur, comme si elle ne voyait en nous que des rivaux au mieux, des moins que rien au pire et enfin, un gilet bleu clair reconnaissable entre mille.
Hecmae Kazusa, plus communément appelée Chewdzilla…Nul ne savait qui elle était ni d’où elle venait mais dès les premiers jours elle s’était fait une réputation assez peu glorieuse et depuis, plus personne n’osait l’approcher mais cela ne semblait pas la déranger. Il fallait dire qu’elle n’avait pas l’air du genre à chercher la compagnie des autres mais plutôt à marcher seule.
« Eh, que se passe-t-il encore ? S’étonna Nikolai. Tu as perdu ta langue, rival ? Tu admets enfin que Radin est supérieur à Tarantino ?
-Tais-toi imbécile ; grogna ce dernier. Je n’ai plus envie de parler avec toi. »
https://www.youtube.com/watch?v=ZIZzj3e4SJs
Lorsque Chewdzilla disparut enfin de notre vue, les discussions n’eurent pas le loisir de reprendre car notre professeur de maths, Madame Ecrevys, était également arrivée et ne semblait pas d’excellente humeur.
Le cours fut, comme d’habitude, impossible à suivre entre notre professeur qui écrivait plus vite qu’elle ne parlait, les questions sorties de nulle part sur des théorèmes appris trois mois plus tôt et les exercices impossibles. Toby, une fois de plus, s’était endormi sur son cours mais étrangement, madame Ecrevys ne lui disait rien alors que dès que quelqu’un d’autre commençait à fermer l’œil, elle se déchainait…c’était à ne rien y comprendre.
Aussitôt le cours fini, nous avions une heure de libre avant la khôlle du soir. Tout le monde se dirigea donc naturellement vers les salles de travail habituelles mais ce jour-là, je n’étais vraiment pas motivé. Je décidai donc de fausser compagnie et Toby et Nikolai et je me dirigeai au dernier étage du bâtiment, dans une grande salle que j’avais découverte par hasard en me perdant au début de l’année.
https://www.youtube.com/watch?v=eIqxHpK97m4
Je ne savais pas si j’avais le droit ou non de m’y rendre mais à en juger par la poussière qui s’accumulait sur la grande table centrale et les draps recouvrant les étagères, personne ne l’utilisait depuis longtemps.
La luminosité était assez faible dans la pièce à cause des vitres, certes immenses, mais également opaques, ne laissant passer que de faibles rayons de soleil à travers les carreaux brisés.
Je posais mes affaires au centre et m’installai au piano au fond de la salle. Il n’était pas très beau ni en très bon état mais il fonctionnait, c’était le principal.
Je me mis alors à jouer un air que je connaissais depuis longtemps mais dont je ne me lassai pas et je me mis à réfléchir.
J’aimais venir dans cette salle entre les cours, cela me permettait de me détendre, d’avoir un peu de solitude et de me perdre dans mes rêveries. Certes, ce n’était pas ce qu’un élève de prépa était censé faire et on me le répétait souvent mais je n’étais pas prêt à abandonner mon quotidien tranquille, du moins, pas tant que je n’avais pas d’objectif précis.
Je restai ainsi dans mes pensées pendant presque une heure, jouant les morceaux que je connaissais sans même vraiment y faire attention ni même les écouter.
Ce sont des bruits de pas dans le couloir qui me tirèrent de ma somnolence mais, lorsque je sortis voir ce qu’il se passait, je ne vis personne. Je ne restai néanmoins pas plus longtemps car l’heure de la khôlle approchait et j’avais quand même envie de réviser un minimum pour avoir bonne conscience.
Je rejoignis donc Toby dans la salle de travail et relus rapidement mon cours pendant le peu de temps qu’il restait puis nous prîmes le chemin des salles d’interrogation.
Je n’aimais vraiment pas ces endroits déjà parce que les pièces étaient minuscules, les tableaux aussi et il n’y avait même pas de fenêtre, si bien qu’été comme hiver, la température n’était jamais la bonne.
Là, notre troisième membre, un certain Bastian, appelé Bastian l’arnaqueur, était en train de relire frénétiquement son cours, le casque sur les oreilles tout en sachant pertinemment qu’il allait écrire n’importe quoi et embobiner le khôlleur.
« Alors, on a qui ce soir déjà ? Nous demanda-t-il, toujours au courant de ce qu’il se passait.
-Morthaut je crois ; répondis-je en baillant.
-Oh non, vas-y gros, tu ne veux pas dire que je suis malade et j’échange avec quelqu’un d’autre ?
-Non et de toute façon, tu connais ton cours, on a eu un DS dessus pas plus tard que samedi dernier.
-Ça c’est vite dit, gros ; pouffa l’arnaqueur professionnel. »
Nous fûmes interrompus par le bruit d’une porte s’ouvrant et laissant sortir le groupe précédent et à en juger par les mines décrépies de nos camarades, nous pouvions nous attendre au pire…
« Olala, Attention, il n’est vraiment pas de bonne humeur. On a eu 3, 4 et 8 ; déclara Abel Elies, un camarade de notre classe. Mais j’ai géré, j’ai géré, ça va, je pensais avoir 2.
-C’est bon gros, t’inquiète pas, on maitrise ; lança fièrement Bastian en se tapant le torse et entrant fièrement dans la salle. »
https://www.youtube.com/watch?v=gIi-crTFllI
Sans conviction, je le suivis et Toby fit de même. Morthaut, un homme assez corpulent et typique des professeurs de physique avec ses lunettes sur le bout de son nez, nous donna nos sujets et nous nous mîmes au travail. Le mien parlait de libre parcours moyen…évidemment, quelque chose qui était sorti de mon esprit depuis des lustres mais à en juger par l’expression de Bastian, je n’étais pas le seul malchanceux. Seul Toby écrivait et remplissait son tableau à une vitesse fulgurante.
Histoire de ne pas avoir zéro, je commençai également à écrire quelques trucs dont la fiabilité me semblait douteuse. Au bout de dix minutes, Morthaut vint regarder ce que nous avions écrit, en commençant par Bastian dont le tableau était toujours vide.
« Alors, qu’avons-nous là, monsieur Bastian ?
-En fait, depuis tout à l’heure, je me demande s’il n’y a pas d’erreur d’énoncé du coup tous mes calculs sont faux et j’ai tout effacé.
-Non, j’ai vérifié, il n’y a pas d’erreur.
-Ah…bon bah ça doit être moi qui ai fait l’erreur mais c’est bizarre quand même…je trouve qu’un atome mesure dix-huit mètres…
-En effet, c’est étrange. »
Bastian éclata de rire avant de dire qu’il allait se relire, éloignant ainsi l’attention du Khôlleur. C’était vraiment typique de lui mais je me demandais si les profs étaient assez crédules pour y croire où s’ils estimaient que ce n’était même pas la peine de discuter…
Lorsque vint mon tour, j’expliquai vaguement mes calculs donnant également des résultats faux mais Morthaut m’interrompit pour me rajouter une question supplémentaire à laquelle évidemment, je n’avais pas de réponse mais qui eut l’effet bénéfique de cacher le reste de mes erreurs.
Toby, quant à lui, exposa tout son exercice d’un seul coup, laissant notre khôlleur bouche bée tandis que Bastian profita des compliments adressés à Toby pour discuter avec Morthaut et ainsi perdre quelques précieuses minutes.
La sonnerie retentit finalement et je n’avais pas écrit un seul mot depuis la question supplémentaire. Bastian avait, quant à lui, fait des calculs mais avec des erreurs à chaque ligne si bien qu’au lieu d’amadouer Morthaut, il l’avait rendu furieux. Et Toby…il patientait maintenant depuis vingt minutes puisqu’il avait terminé.
La sentence était donc de quatre pour Bastian, ce qui était déjà bien payé, dix pour moi, ce qui était…très bien payé et dix-huit pour Toby.
Nous repartîmes donc comme chaque soir, riant à moitié de nos notes, pleurant à moitié et pensant déjà aux devoirs du lendemain.
En arrivant chez moi, je fis rapidement mes exercices avant de lire le cours, pris mon diner et mon bain puis me jetai sur l’ordinateur pour parler avec mes vieux amis de lycée qui, eux, n’avaient pas été assez fous pour choisir la voie la plus dure et la plus fatigante.
Comme d’habitude, nos discussions tournèrent autour de tout et n’importe quoi, en passant par ma fiction, « l’achèvement du destin » et du personnage d’Angéla dont je venais de réécrire l’arc, puis j’allai me coucher vers minuit et ainsi s’achevait cette journée banale.
Noel approchait, de même que les vacances d’hiver. Cela faisait maintenant trois mois que la rentrée était passée et depuis le début de l’année, je n’avais toujours pas trouvé ma voie. Les choses pouvaient-elles vraiment changer un jour ? Je ne le savais pas moi-même.
https://www.youtube.com/watch?v=ygur5AaVzgA
En arrivant le lendemain matin devant la classe dix minutes avant le début des cours, il n’y avait personne comme d’habitude, à l’exception d’Angéla qui était toujours la première arrivée.
« Hello Angéla ; lançai-je comme chaque matin.
-Salut ; me répondit-elle d’une voix presque inaudible. »
Notre échange s’arrêta là. Même si nous étions toujours les deux premiers arrivés, nous n’avions jamais réellement parlé, d’autant plus que je n’aimais pas vraiment discuter de la pluie et du beau temps et qu’elle n’était pas très bavarde non plus.
Les autres élèves surgirent d’un seul bloc environ cinq minutes avant la sonnerie. Il y avait grossièrement deux groupes : ceux qui trainaient tous ensemble, environ la moitié de la classe, et les autres dont je faisais partie avec Nikolai et Toby mais cela ne me dérangeait pas plus que ça. De toute façon, je n’avais pas envie de me mêler à un groupe dirigé par un homme criant tellement fort que la surveillante venait tous les jours leur dire de se taire.
« Alola ; lança une voix derrière moi.
-Tu ne peux pas serrer la main comme tout le monde ? Répondis-je à Nikolai en guise de salutation.
-Ah non, pas question, est-ce que tu sais combien de bactérie il y a sur les mains ? Pas question que je touche à ça ! En plus dans mon livre sur « comment être sociable », il est dit que c’est mieux de ne pas trop interagir pour ne pas faire désespéré.
-Franchement…tu devrais jeter ce livre je pense…Grimaçai-je.
-Et pourquoi donc, jeune homme ? Je suis sûr qu’Angéla est d’accord avec moi ! »
La jeune fille leva le nez de son téléphone, intriguée.
« D’accord avec quoi ?
-Qu’il ne faut pas interagir trop avec les êtres humains pour pouvoir être sociable !
-Euh…non, pas vraiment…Lui répondit-elle, légèrement amusée. »
Nikolai baissa les épaules, dépité et j’éclatai de rire en ajoutant un « je te l’avais bien dit » mais ce dernier ne laissa pas tomber et interpella Malavai qui venait d’arriver sans même le saluer.
« Rival, est-ce que tu es d’accord que…
-Non ; le coupa-t-il aussitôt. »
Ainsi commença une autre journée banale. Les cours, la cantine, encore des cours, et moi qui glissai sur le flot du temps sans essayer de l’influencer…
Le soir arriva de même que le week end et, ayant envie de rester encore un peu comme nous finissions assez tôt, je proposai à Nikolai et Toby de venir avec moi à la salle du piano du dernier étage. Après quelques protestations de la part de celui qui se décrivait comme asocial, notre dormeur professionnel réussit à le convaincre de se détendre quelques minutes et nous montâmes les escaliers du vieux bâtiment.
https://www.youtube.com/watch?v=TP4wTpvMaSw
Cependant, ce soir-là, une faible mélodie résonnait dans le couloir et provenant de la salle dans laquelle j’avais l’habitude de me perdre. Je me mordis la lèvre. Visiblement je n’étais pas le seul à connaitre cet endroit.
Mais, même si j’avais envie de repartir puisque le piano était occupé, la mélodie que j’entendais me captivait et me retenait. A la fois douce et envoutante, harmonieuse et grandiose, sobre et majestueuse, j’avais l’impression de la connaitre mais le nom m’échappait…il fallait que je demande le titre de ce morceau. J’ouvris donc la porte de la salle et mon cœur fit un bond dans ma poitrine.
De toutes les personnes présentes dans ce lycée, celle qui se trouvait derrière le piano était certainement la dernière que je m’attendais à voir ici. Nikolai et Toby se figèrent également, craignant certainement de déranger la pianiste en faisant du bruit.
Nous restâmes tous les trois à écouter cette mélodie envoutante jusqu’à la fin, comme hypnotisés par le son de ce piano. Jamais je n’avais réussi à le faire résonner de la sorte, pas même avec les meilleurs morceaux que je connaissais, mais elle, y arrivait sans faire le moindre effort… c’est lorsque la dernière note s’acheva que je m’en souvins enfin, cette mélodie que j’avais entendue il y a des années sans jamais en avoir connu le titre…
« Oracion…Murmurai-je. »
La pianiste notifia enfin notre présence et nos regards se croisèrent. Mon monde, un instant auparavant coloré uniquement de nuances de gris, venait de se parer de sa première couleur avec cette mélodie, celle de l’espoir : le vert du plus pur des émeraudes.
Chapitre 2: la guilde
- Spoiler:
- Bloody Maiden
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Re: [Fic] Une vie de Prépa
Dim 3 Sep - 0:49
Haaaaaan oui !!!! Cette fic va tellement me rappeler des souvenirs <3
Je ne peux absolument pas critiquer le fond parce que ... ben voilà, j'en ressors de cet endroit.
Perso, je ne ferai pas de critiques purement littéraire avant quelques chapitres, estimant que cela n'est pas nécessaire pour le moment. Et surtout que je n'ai pas trop le temps. Je sais juste que cette fic va être un pur bonheur à lire car "Vive les camps de travaux forcés avec une peine de prison de 2 ans minimum, avec une année de sursis" ...
Je ne peux absolument pas critiquer le fond parce que ... ben voilà, j'en ressors de cet endroit.
Perso, je ne ferai pas de critiques purement littéraire avant quelques chapitres, estimant que cela n'est pas nécessaire pour le moment. Et surtout que je n'ai pas trop le temps. Je sais juste que cette fic va être un pur bonheur à lire car "Vive les camps de travaux forcés avec une peine de prison de 2 ans minimum, avec une année de sursis" ...
- Heart
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Re: [Fic] Une vie de Prépa
Dim 3 Sep - 1:03
tu vas vraiment être content de revivre ça a travers la fic honest? :3 après je sais pas si je vais plus me focaliser sur l'aspect prépa ou sur le développement pur des persos principaux mais bon, je vais essayer de retranscrire ces moment sympathiques et chaleureux :3
et plains toi a laura dai '-'
et plains toi a laura dai '-'
- Bloody Maiden
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Re: [Fic] Une vie de Prépa
Dim 3 Sep - 1:06
Essaye surtout de me donner l'impression de revivre les devoirs surveillés le samedi ...
- Heart
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Re: [Fic] Une vie de Prépa
Dim 3 Sep - 1:07
oula, je vais essayer mais je promets rien parce que ce n'est pas passionnant à décrire ca quand même x) mais pour toi je ferai un effort pour en décrire un ou deux :3 surtout les concours en fait, ca sera le plus fun je sens...
- Bluenigars
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Age : 23
Re: [Fic] Une vie de Prépa
Dim 3 Sep - 17:07
Heart-chan a posté quelque chose o:
Et sur sa souffrance en prépa en plus donc tu sais à quel point j'ai hâte que tu décrives ton agonie durant les exams <3
Et sur sa souffrance en prépa en plus donc tu sais à quel point j'ai hâte que tu décrives ton agonie durant les exams <3
- Heart
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Age : 26
Re: [Fic] Une vie de Prépa
Dim 3 Sep - 17:15
oui heart chan est encore vivant o:
t'inquiète pas blue chan, va y avoir de la souffrance comme tu aimes :3
t'inquiète pas blue chan, va y avoir de la souffrance comme tu aimes :3
- mentali71Newser
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Re: [Fic] Une vie de Prépa
Dim 3 Sep - 17:21
alors si j'ai bien capté : chector c'est honest , hiraki c'est hh mais les autres je vois pas peut etre nokolai euh de pokemon ?
- Heart
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Age : 26
Re: [Fic] Une vie de Prépa
Dim 3 Sep - 17:27
non, cherche pas mentali, ce sont des potes de la prépa les persos de cette fic x)
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